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Attentat mortel à Mulhouse: quatre personnes en garde à vue, dont l'assaillant
Quatre personnes étaient en garde à vue dimanche dans l'enquête sur l'attentat perpétré samedi près d'un marché à Mulhouse, dont l'assaillant qui a tué un passant et blessé des agents et policiers municipaux.
Le suspect principal âgé de 37 ans, né en Algérie et en situation irrégulière en France, avait été interpellé peu après l'attaque au couteau qui coûté la vie à un Portugais de 69 ans, et blessé deux agents du stationnement et des policiers municipaux, aux cris de "Allah Akbar".
Brahim A. était toujours en garde à vue dimanche, tout comme trois autres personnes, a indiqué à l'AFP le Parquet national antiterroriste (Pnat).
La garde à vue de l'assaillant "sera prolongée dans l'après-midi", a précisé le Pnat à la mi-journée.
Le président Emmanuel Macron a dénoncé samedi, en marge du Salon de l'agriculture, un "acte de terrorisme", tandis que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a mis en cause l'absence de coopération de l'Algérie.
L'attaque s'est produite samedi après-midi dans le quartier animé du marché du canal couvert à Mulhouse.
En l'espace d'"une dizaine de minutes", entre 15H40 et 15H50, l'assaillant armé d'un couteau et d'un tournevis a blessé très grièvement deux agents du stationnement de la mairie, avait détaillé samedi soir Bruno Retailleau, devant l'Hôtel de police de la cité alsacienne.
Brahim A. s'en était ensuite pris à un passant, un Portugais âgé de 69 ans, qu'il a blessé mortellement.
L'assaillant a été ensuite poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'arme à feu.
Sept personnes ont été blessées.
Deux agents du stationnement, dont un grièvement blessé, ont été hospitalisés. Leur pronostic vital n'était pas engagé dimanche, selon le Pnat.
Cinq policiers municipaux ont aussi été légèrement blessés.
- "Profil schizophrène" -
L'enquête, initialement ouverte pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste, a été étendue dimanche à l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Fiché au "FSPRT", le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, l'assaillant est également sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Il avait été interpellé fin 2023 peu après le massacre du 7 octobre 2023 en Israël, puis condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme.
Dans le cadre de cette procédure, il avait fait l'objet d'une expertise "qui avait détecté un profil schizophrène", selon le ministre de l'Intérieur, pour lequel "la dimension psychiatrique" est "sans doute une autre cause d'explication" de son passage à l'acte samedi.
A ce stade, son état de santé est toutefois jugé compatible avec une garde à vue.
A sa sortie de prison, l'homme avait été placé dans un centre de rétention administrative mais l'Algérie a refusé de le reprendre "à dix reprises", d'après M. Retailleau. Il avait ensuite été assigné à résidence avec une obligation quotidienne de pointer au commissariat.
Samedi, il était arrivé à "14H26" au commissariat, mais n'avait pas pointé, comme il avait l'obligation de le faire, selon le ministre de l'Intérieur.
Un conseil interministériel de contrôle de l'immigration, qui avait été convoqué avant l'attaque de Mulhouse par le Premier ministre François Bayrou, se réunit mercredi.
Le précédent attentat signalé en France remontait au mois dernier, lorsqu'un homme de 32 ans avait blessé au couteau une personne en criant "Allah Akbar" dans un supermarché d'Apt (Vaucluse).
Le dernier attentat mortel islamiste en France date de décembre 2023, quand un Franco-Iranien a tué au couteau un touriste et blessé deux autres personnes, près de la tour Eiffel.
L.Boyle--NG