Le capitaine arrêté après la collision en mer du Nord est de nationalité russe
Le capitaine du porte-conteneurs ayant percuté un pétrolier affrété par l'armée américaine lundi en mer du Nord, arrêté par la police britannique, est de nationalité russe, a annoncé mercredi le propriétaire du cargo.
Les circonstances de cette rare collision restent inexpliquées.
Elle s'est produite au large de la côte est de l'Angleterre, a provoqué un gigantesque incendie et fait un disparu, un membre d'équipage du porte-conteneurs présumé mort.
L'enquête se poursuit pour comprendre ce qui a conduit le cargo Solong à percuter le pétrolier Stena Immaculate, qui était à l'ancre. Ce navire, battant pavillon américain et affrété par l'armée américaine, transportait du carburant pour avion.
Le capitaine du Solong, un homme de 59 ans soupçonné d'"homicide involontaire par négligence grave", se trouve toujours en garde en vue, a indiqué la police mercredi matin.
"Le capitaine et tout notre équipage participent activement à l'enquête", avait indiqué mardi le groupe.
La veille, le secrétaire d'Etat britannique aux transports, Mike Kane avait reconnu que quelque chose s'était "terriblement mal passé" pour que cette collision se produise, tout en ajoutant qu'il n'y avait "aucune preuve" d'un acte criminel.
Des documents du Port state control (PSC), régime d'inspection des navires, montrent que plusieurs défaillances sur le Solong ont été relevées lors de contrôles de sécurité de routine en Irlande en juillet dernier.
Sa boussole de direction d'urgence était défectueuse, selon le Daily Telegraph.
Parmi les autres problèmes signalés par les autorités irlandaises, sont mis en avant les alarmes "inadéquates", les canots de sauvetage "mal entretenus" et les portes coupe-feu "non conformes aux exigences".
Le cargo a cependant pu continuer sa route après cette inspection.
- "Désastre évité de peu" -
La collision intrigue des experts, parmi lesquels Abdul Khalique, chef du Centre Maritime, à l'université John Morre, à Liverpool.
C'est un accident "très rare", souligne-t-il, en se demandant "pourquoi le Solong n'a pas été capable d'agir pour éviter la collision".
"Le navire suivait une trajectoire rectiligne. Il aurait pu changer de cap pour éviter tous les navires présents au mouillage à ce moment-là, mais il ne l'a pas fait", résume Abdul Khalique.
"De nombreuses occasions semblent avoir été manquées", poursuit-il, en soulignant qu'il faudra attendre la fin de l'enquête pour comprendre comment cette collision a pu se produire.
Cette collision a provoqué des inquiétudes concernant la faune et la flore maritime de la région, alors qu'un des réservoirs du Stena Immaculate contenant du kérosène a été brisé par le choc.
Un "désastre environnemental semble avoir été évité de peu", a dit Greenpeace mercredi.
Il n'y a pas eu "d'autres signalements de pollution (...), au-delà de ce qui a été observé lors de l'incident initial", a indiqué Virginia McVea, directrice générale de l'Agence des garde-côtes et des affaires maritimes.
Mardi, Mike Kane avait assuré qu'"aucun signe de pollution venant des navires" n'avait été observé "pour l'instant".
L'incendie sur le Solong "a fortement diminué" et il n'y a "plus de flammes visibles" à bord du pétrolier, a rapporté Virginia McVea.
Des photos de l'AFP prises mardi depuis un hélicoptère, montrent de la fumée s'échappant du Solong, tandis qu'un trou béant est visible sur le flanc du pétrolier.
Le bilan humain aurait pu être bien plus lourd.
Les garde-côtes britanniques, qui ont dirigé l'opération, ont secouru 36 personnes lundi, y compris les 23 membres d'équipage du pétrolier Stena Immaculate.
J.Fletcher--NG