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Jill Biden à l'Unesco, un symbole pour cette organisation onusienne
Jill Biden à l'Unesco, un symbole pour cette organisation onusienne / Photo: Alain JOCARD - AFP

Jill Biden à l'Unesco, un symbole pour cette organisation onusienne

La Première dame américaine à l'Unesco. Les Etats-Unis veulent démontrer par la force de ce symbole leur attachement à l'organisation onusienne pour l'éducation, les sciences et la culture, qu'ils viennent de rejoindre après l'avoir quittée sous Donald Trump.

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Arrivée lundi en milieu de matinée en France, Jill Biden, après un premier après-midi consacré à rencontrer les employés de l'ambassade américaine à Paris, entre mardi dans le cœur de sa visite officielle en France, la première depuis que son mari Joe a pris la tête de la Maison Blanche.

Elle doit rencontrer l'épouse du chef de l'Etat français Brigitte Macron au palais de l'Elysée. Puis Mme Biden assistera à la levée du drapeau américain dans l'enceinte de l'Unesco, qui marque le retour des Etats-Unis au sein de cette agence onusienne dont le siège est à Paris.

Elle y prononcera un discours, aux côtés de la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay.

"Ca a d'autant plus de sens que ce soit Jill Biden", une "ancienne enseignante ayant beaucoup d'engagements liés à l'éducation", qui "a été l'un des premiers soutiens du retour des Etats-Unis à l'Unesco", observe un cadre de l'agence onusienne.

Et cette source de rappeler qu'en septembre 2021, la Première dame avait rencontré Audrey Azoulay à Washington, où une réception avait été organisée en l'honneur de l'Unesco.

Mercredi, Jill Biden se rendra ensuite au cimetière américain de Bretagne pour "rendre hommage aux soldats américains ayant perdu la vie" durant la Seconde Guerre mondiale.

Elle achèvera son déplacement en France au célèbre Mont-Saint-Michel, un site du patrimoine mondial de l'humanité, pour "souligner l'importance de la préservation des sites du patrimoine culturel dans le monde entier", d'après son programme. Brigitte Macron sera aussi présente au Mont-Saint-Michel.

Les Etats-Unis "ont vraiment organisé la visite de la Première dame autour de l'Unesco. Dans le temps libre seulement, elle fera du bilatéral (des rencontres avec les autorités françaises, NDLR), et pas l'inverse", se réjouit le cadre onusien.

Dans un tweet lundi, l'ambassadrice américaine en France, Denise Bauer, avait décrit un déplacement officiel "placé sous le signe du retour des Etats-Unis à l'Unesco".

- Ordre multilatéral -

"Nous nous réjouissons de travailler à nouveau aux côtés de nos partenaires sur l'accès à l'éducation, la préservation du patrimoine, la protection des journalistes, ou encore le développement de bonnes pratiques dans le secteur des nouvelles technologies", avait poursuivi la diplomate.

Les Etats-Unis ont récemment rejoint l'Unesco, après un plébiscite en leur faveur le 30 juin des Etats-membres de cette organisation onusienne, et malgré l'opposition de la Russie et de la Chine.

Ils l'avaient quittée sous Donald Trump, en 2017, en dénonçant les "partis pris anti-israéliens persistants" de cette institution. Ce retrait, accompagné de celui d'Israël, était effectif depuis décembre 2018.

Ce retour s'inscrit dans un contexte général de rivalité croissante avec la Chine, alors que Pékin souhaite transformer l'ordre multilatéral international mis en place après la Seconde Guerre mondiale, dont l'Unesco est une émanation.

En mars, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait ainsi estimé que l'absence américaine permettait à la Chine de peser davantage que les Etats-Unis sur les règles de l'intelligence artificielle (IA), quand l'Unesco a produit une recommandation sur l'éthique de l'IA dès 2021.

"Je crois vraiment que nous devrions revenir à l'Unesco, pas pour faire un cadeau à l'Unesco, mais parce que les choses qui se passent à l'Unesco ont de l'importance", avait-il déclaré.

Seuls dix pays se sont opposés fin juin au retour américain, dont l'Iran, la Syrie, la Chine, la Corée du Nord et surtout la Russie, qui avait à dessein considérablement ralenti les débats, à défaut de pouvoir renverser leur issue.

Les Etats-Unis avaient déjà quitté l'Unesco en 1984, sous Ronald Reagan, invoquant l'inutilité supposée et les débordements budgétaires de l'organisation qu'ils avaient ensuite réintégrée en octobre 2003.

Leur retour est un soulagement financier pour l'organisation, dont les contributions américaines représentaient 22% du budget. Washington s'est engagé à rembourser intégralement ses arriérés, qui atteignent 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l'Unesco, évalué à 534 millions de dollars.

P.Connor--NG