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Elections allemandes: compte à rebours pour Scholz, dernier duel face à Merz
Le chancelier Olaf Scholz joue son va-tout mercredi soir dans un ultime duel télévisé face au chef de l'opposition, le conservateur Friedrich Merz, grand favori des élections allemandes de dimanche, au terme de la campagne la plus intense de l'histoire récente.
L'immigration, thématique qui domine les débats depuis des semaines, devrait de nouveau figurer en bonne place dans ce deuxième face-à-face diffusé à 20h15 (19h15 GMT) sur les sites des médias conservateurs Welt et Bild.
La politique étrangère est revenue à l'ordre du jour de la campagne, percutée par les tensions entre Européens et Américains sur les négociations annoncées en vue d'un règlement de la guerre en Ukraine.
Le soutien apporté par l'entourage de Donald Trump au parti d'extrême droite allemand AfD, en passe de s'imposer comme la deuxième force politique du pays, a fait un peu plus grimper la tension.
Relégué en troisième place des sondages, le parti social-démocrate (SPD) du chancelier Scholz pourrait encaisser dimanche son pire résultat de l'après-guerre. Il est crédité de 15% des intentions de vote, la moitié du score attendu par l'alliance conservatrice CDU/CSU (environ 30%) suivi de l'AfD (environ 20%).
- Pas de remontada -
Les cadres du SPD veulent encore y croire. "Plus de 30% des gens sont encore indécis", fait valoir le secrétaire général du parti Matthias Miersch.
Mais la remontada espérée en début de campagne, qui avait permis à Olaf Schoz de créer la surprise aux élections de 2021, n'a pas eu lieu jusqu'à présent.
Le dirigeant de 66 ans, vétéran de la scène politique, pourrait voir sa carrière politique prendre fin dimanche, si les prédictions des sondages se confirment.
Il a déjà exclu d'entrer dans un gouvernement dirigé par Friedrich Merz.
La formation d'une grande coalition entre CDU/CSU et SPD est le scénario le plus probable à l'issue des élections. C'est un parti social-démocrate affaibli et désuni qui devra trouver les ressources pour négocier sa place dans la future alliance.
Pour Friedrich Merz, l'enjeu du dernier débat sera d'éviter tout faux pas, au moment où il se rapproche du but. Fin janvier, son initiative parlementaire visant à durcir la politique migratoire avec les voix du parti d'extrême droite AfD avait fragilisé sa position.
Depuis la Deuxième guerre mondiale, les partis modérés traditionnels ont toujours exclu une coopération avec l'extrême droite au niveau fédéral, maintenant ce qu'ils qualifient de "cordon sanitaire" ou "pare-feu".
Dénoncée dans des manifestations massives organisées depuis lors dans toute l'Allemagne, l'amorce de rapprochement n'a pas porté préjudice aux intentions de vote des conservateurs.
Dans une enquête de l'institut de sondage INSA, 40% des personnes interrogées considère Friedrich Merz comme plus compétent qu'Olaf Scholz, favori de 28% des sondés. Il y obtient de meilleurs scores sur l'immigration, la sécurité et l'économie.
- Financement de l'AfD -
Non conviée au débat du jour, l'AfD occupe toujours l'attention médiatique.
Confortée la semaine dernière par le soutien du vice-président américain JD Vance qui a regretté le "pare-feu" érigé par les autres partis pour l'empêcher d'accéder au pouvoir, la formation pourrait doubler dimanche son score par rapport à 2021.
Mais depuis plusieurs jours, sa candidate Alice Weidel doit justifier le fait de résider en Suisse et non sur la rive allemande du lac de Constance où elle est officiellement domicilée.
"Je ne peux plus circuler librement en Allemagne", s'est elle défendue dimanche dans Bild, mettant en cause "la haine et l'agitation" dirigée contre elle.
Mercredi, le magazine allemand Spiegel et le journal autrichien Standard font état d'une enquête en Autriche sur le financement de la campagne de l'AfD.
En cause, un don au parti, d'une valeur de 2,35 millions d'euros, effectué par un ancien responsable du parti d'extrême droite autrichien FPÖ qui aurait servi "d'homme de paille" pour un "milliardaire de l'immobilier", indiquent ces journaux.
L.Bohannon--NG