Après les tricheurs, Koh-Lanta veut retrouver l'immunité avec des candidats "fair-play"
Après une saison ternie par les tricheries, la très populaire émission de télé-réalité de TF1 "Koh-Lanta" espère redorer son image à partir du 22 février, avec 24 candidats "très fair-play".
La nouvelle édition de ce jeu, tournée cette fois-ci aux Philippines, veut revenir aux "fondamentaux" avec des candidats anonymes.
L'an dernier, pour ses vingt ans, cette émission, qui réunit des apprentis Robinson surmontant des épreuves sur une île déserte avec le minimum vital, avait rassemblé d'anciens participants emblématiques.
Une saison au parfum de scandale, certains "héros" ayant manqué au code d'honneur du programme en se procurant de la nourriture "en dehors du cadre de jeu". La finale s'était terminée sans vainqueur et avec une contre-performance d'audience, battue par un téléfilm de France 3.
Cette fois, a affirmé Denis Brogniart, l'animateur du jeu, lors d'une conférence de presse en ligne vendredi, les 24 candidats "ont fait preuve d’un très grand fair-play du premier au dernier jour".
Après la tricherie révélée en novembre dernier, où l'un des candidats vedettes, Teheiura, avait avoué avoir notamment obtenu un steak-frites de l'extérieur -chose strictement interdite par le règlement-, des mesures supplémentaires ont été prises.
Au lieu d'être gardé par une personne, chaque camp de candidats s'est vu surveillé par deux gardiens, dont l'un équipé d'une embarcation pour pouvoir stopper des arrivées par la mer.
"Quand on a appris le reste (les autres tricheries, ndlr), on était quasiment à la fin de notre tournage", a précisé Julien Magne un responsable d'Adventure Line Production (ALP), société produisant l'émission.
Aucune nouvelle mesure de surveillance n'a donc été décidée mais la question devrait vraisemblablement se représenter lors de la prochaine édition.
- Début sans riz -
Comme lors de la saison précédente, où avait été aussi critiquée l'ambiguïté du jeu affamant les candidats en exigeant des exploits sportifs, les aventuriers n'ont pas eu de riz au départ.
"Il y a eu beaucoup de saison sans riz dès le départ et, quand les candidats arrivent à s'en sortir, ils sont très fiers", a observé M. Brogniart, balayant d'éventuels reproches.
Malgré ses déboires, Koh-Lanta "devrait s'en remettre", a estimé Virginie Spies, maître de conférence à l'Université d'Avignon et spécialiste de la télé-réalité, interrogée par l'AFP.
"Ils ont connu pire que cela", a-t-elle pointé, rappelant la mort d'un candidat en 2013 d'un malaise cardiaque le premier jour de l'aventure et le suicide quelques jours après du médecin du jeu ne supportant pas d'être mis en cause dans les soins apportés.
Elle relève toutefois que "les téléspectateurs de cette émission très familiale ont eu un vrai sentiment de trahison après les mensonges des candidats".
Selon Mme Spies, la programmation de l'émission le mardi, et non le vendredi comme c'était le cas lors de saisons précédentes, pourraient peser sur les audiences. "C'est un risque", a-t-elle jugé.
Une crainte balayée par Rémi Faure, directeur des programmes hors fiction chez TF1: "90% des enfants n'ont pas école en France le mercredi matin. (...) Nous faisons également une part d'audience énorme avec les 15-24 ans. Et eux sont plus disponibles le mardi car ils sortent le vendredi".
Et de rappeler que, depuis 20 ans, c'était "le programme qui faisait le plus d’audience toute chaine confondues. Cela fait deux ans particulièrement que ce feuilleton a pris une dimension différente, avec cette saison pendant le confinement qui a réuni des familles et fait 7 millions de téléspectateurs".
L.Boyle--NG