VTC : la Chine inflige à Didi, le "Uber chinois", une amende de 1,2 milliard d'euros
Le régulateur chinois de l'internet a annoncé jeudi infliger une amende de 8,03 milliards de yuans (près d'1,2 milliard d'euros) à Didi, le géant local du VTC, après une longue enquête sur le "Uber chinois".
Dans son communiqué, l'Administration chinoise du cyberespace motive sa décision par des "preuves incontestables" que l'entreprise a violé la loi chinoise, notamment en matière de sécurité d'internet et de protection des données personnelles.
Le montant de l'amende représente plus de 4% du chiffre d'affaires annuel de Didi en 2021.
Les géants du numérique sont depuis 2020 sous pression des autorités chinoises, qui multiplient les coups contre les puissantes entreprises de l'internet pour des questions de concurrence et de données personnelles.
Le régulateur reproche à Didi d'avoir stocké illégalement des informations personnelles de plus de 57 millions de chauffeurs dans un format qui n'est pas suffisamment sécurisé.
L'entreprise de VTC est également condamnée pour avoir analysé les données de passagers à leur insu, dont des photos présentes dans leurs téléphones portables.
"En dépit du fait que les autorités de régulation ont ordonné des rectifications (dans les pratiques de Didi), aucune correction générale et approfondie n'a été effectuée", a souligné l'Administration chinoise du cyberespace.
Elle affirme que les infractions à la loi se sont étalées sur une période de sept ans à partir de juin 2015.
En dépit de la rivalité Pékin-Washington, Didi, qui domine dans son pays le marché de la réservation de voitures, avait maintenu une entrée en Bourse aux États-Unis en juin 2021.
Furieux, le pouvoir chinois avait déclenché dans la foulée une enquête administrative contre Didi, en lien avec sa collecte de données personnelles.
Les autorités avaient ensuite interdit le téléchargement de l'application Didi. Les personnes qui l'avaient déjà sur leur smartphone pouvaient toutefois continuer à l'utiliser.
Sous pression de Pékin, Didi avait par ailleurs dû annoncer en décembre 2021 son retrait précipité de la Bourse de New York après seulement cinq mois de cotation.
O.F.MacGillivray--NG