Fusion avec M6: le patron de TF1 veut éviter qu'elle ne tourne au "cauchemar"
Le PDG de TF1, Gilles Pélisson, a redouté jeudi que son "rêve" d'une fusion avec son rival M6 ne tourne au "cauchemar", après un premier rapport de l'Autorité de la concurrence défavorable au projet de rapprochement envisagé.
Le patron du premier groupe audiovisuel français a également rappelé que les deux entreprises "n'hésiteraient pas à arrêter" leur marche vers cette union, si elle se révélait moins pertinente en raison des concessions qui leur seraient demandées.
"Le rêve que nous avons partagé (d'un champion français de l'audiovisuel) n'est pas forcement partagé à ce stade par l'analyse des services (d'instruction) de l'Autorité de la concurrence", a expliqué le dirigeant, en marge de la publication des résultats semestriels de TF1.
"A partir de là, avant que le rêve ne devienne cauchemar, il est nécessaire qu'il y ait un instant de raison, de réveil, en se disant peut-être que mon rêve va s'arrêter là", a-t-il ajouté.
Les deux groupes avaient révélé mardi qu'un premier rapport confidentiel de l'institution chargée de faire respecter les équilibres de la concurrence en France se disait défavorable à leur mariage.
Si les "remèdes" requis par les services de l'Autorité de la concurrence face aux "problèmes très significatifs de concurrence relevés", notamment dans la publicité télévisuelle, devaient "être mis en place, effectivement, cela ferait perdre toute pertinence au projet", que les "parties n'hésiteront pas à arrêter", a souligné M. Pélisson.
Ces dernières seront auditionnées par le collège de l'Autorité de la concurrence les 5 et 6 septembre, a-t-il ajouté, la décision finale attendue en octobre revenant à ce collège.
En attendant, le PDG s'est réjoui des résultats "satisfaisants" du groupe TF1, qui enregistre au premier semestre un bénéfice de 126,5 millions d'euros, en hausse de 16,7% sur un an, pour un chiffre d'affaire approchant 1,2 milliard d'euros (+5,2%).
Les revenus publicitaires grimpent très légèrement (+1,6%) à 815,5 millions d'euros, la légère baisse constatée au deuxième trimestre -- sans l'Euro masculin de football qui avait profité au groupe l'année dernière -- , étant compensée par "la bonne dynamique" du premier trimestre, selon TF1.
A.C.Netterville--NG