Nottingham Guardian - A la lutte contre l'inflation, la Banque centrale américaine s'apprête à frapper fort

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A la lutte contre l'inflation, la Banque centrale américaine s'apprête à frapper fort
A la lutte contre l'inflation, la Banque centrale américaine s'apprête à frapper fort / Photo: Stefani Reynolds - AFP

A la lutte contre l'inflation, la Banque centrale américaine s'apprête à frapper fort

Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine a entamé mardi sa réunion de deux jours à l'issue de laquelle il annoncera, sauf surprise, une hausse des taux directeurs d'un demi-point de pourcentage, la première de cette ampleur depuis mai 2000, pour tenter de contrôler une inflation record.

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La réunion "a démarré à 10H00 (14H00 GMT) comme prévu", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la Réserve fédérale (Fed).

L'inflation accélère mois après mois depuis un an et a atteint en mars un sommet depuis décembre 1981: +8,5% sur un an, selon l'indice CPI, aggravée par la guerre en Ukraine.

En mars, la Fed avait commencé à relever ses taux, pour la première fois depuis 2018. Mais elle avait alors initié le mouvement prudemment, en procédant à une augmentation de 0,25 point de pourcentage pour les porter dans une fourchette comprise entre 0,25 et 0,50%.

Elle avait aussi signalé sa volonté de procéder à six autres hausses cette année, soit autant que de réunions d'ici fin 2022.

Avec une pression sur les prix qui ne faiblit pas, le président de la Fed, Jerome Powell, a depuis reconnu qu'il était "absolument essentiel" de rétablir la stabilité des prix et de relever "rapidement" les taux.

La Banque centrale américaine a deux missions principales: assurer la stabilité des prix et le plein emploi.

Sur le front de l'emploi, le taux de chômage est tombé à 3,6% en mars, proche de son niveau d'avant la pandémie (3,5%). Les données pour le mois d'avril seront publiées vendredi.

Mais les entreprises, confrontées à des pénuries de main d'oeuvre et des démissions massives, ont dû augmenter les salaires pour attirer les candidats et fidéliser leurs employés, ce qui a pour effet d'alimenter l'inflation.

La perspective d'une hausse des taux de la Fed a suscité lundi des remous sur les marchés. Les rendements obligataires américains à 10 ans ont touché brièvement, à la mi-journée, le seuil de 3% pour la première fois depuis fin 2018.

Outre les taux d'intérêt, la Banque centrale devrait acter le début de la réduction de son bilan, une autre étape majeure de la normalisation.

- Risque d'une récession -

Les investisseurs attendent particulièrement la conférence de presse de Jerome Powell mercredi, à l'affût de commentaires sur la manière dont les taux d'intérêt pourraient augmenter au-delà de cette réunion.

Jusqu'à présent, la Fed a clairement télégraphié ses plans, annonçant en amont sa volonté de mener un tour de vis agressif à partir de la réunion de mai, ce qui a permis de limiter la volatilité sur les marchés.

Une majorité d'économistes tablent désormais sur une autre hausse encore plus agressive de trois-quarts de point de pourcentage lors de la réunion de juin, ce qui serait une première depuis 1994.

La Fed est également susceptible de commencer à réduire son portefeuille d'actifs de 9.000 milliards de dollars à partir de juin, à un rythme beaucoup plus rapide que lors d'une précédente réduction de ses avoirs il y a cinq ans.

L'enjeu est de modérer l'inflation sans faire basculer la première économie du monde en récession.

Les inquiétudes à ce sujet ont augmenté ces dernières semaines alors que la croissance s'essouffle. Le produit intérieur brut s'est même contracté de 1,4% au premier trimestre, en rythme annuel.

Les experts se veulent rassurants, relevant que la consommation, moteur historique de la croissance aux Etats-Unis, se maintient.

Mais dans un contexte de guerre en Ukraine, de ralentissement de l'économie chinoise et européenne, une récession ne semble plus un risque lointain.

Les dirigeants de la Fed estiment pour l'heure qu'ils seront capables de ramener l'inflation à leur objectif de 2% sans porter les taux à plus de 3% pour éviter de faire caler la demande. Il s'agit selon eux d'une fourchette "neutre" conçue pour ni stimuler, ni ralentir la croissance économique.

K.Cairstiona--NG