Wall Street indécise au début d'une réunion de la Fed
La Bourse de New York oscillait, indécise, mardi matin alors que débutait une importante réunion de la Réserve fédérale (Fed), qui s'apprête à nettement relever les taux d'intérêt mercredi.
Vers 14H15 GMT, l'indice Dow Jones, qui a ouvert dans le vert, lâchait 0,39%. Le Nasdaq stagnait (-0,08%), de même que le S&P 500 (-0,10%).
Lundi, Wall Street avait enregistré un fragile rebond après un mois d'avril en chute libre. Le Dow Jones avait grignoté 0,26% à 33.061,50 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait gagné 1,63% à 12.536,02 points. Le S&P 500 avait pris 0,57% à 4.155,38 points.
"Les investisseurs semblent prudents avant la décision de politique monétaire de la Fed mercredi", notaient les analystes de Schwab. "Mais les marchés restent nerveux car la Fed devrait être agressive dans ce cycle de resserrement monétaire", ont-il ajouté.
La Banque centrale américaine a commencé sa réunion mardi à 10H00 locales (14H00 GMT) et rendra sa décision mercredi à 18H00 GMT. Son président Jerome Powell tiendra une conférence de presse dans la foulée.
"Une hausse de 50 points de base (0,50%) est une certitude à 99%, selon les contrats à terme sur les marchés des fonds fédéraux", a assuré Art Hogan, de National Securities.
Les taux au jour le jour ont donc toutes les chances de grimper à un niveau situé entre 0,75% et 1%, le premier tour de vis de cette ampleur depuis plus de 20 ans. La Fed entend ainsi juguler une inflation au plus haut depuis quarante ans.
"Mais ce que nous voulons savoir, c'est si d'autres augmentations de 50 points de base voire de 75 points sont probables et quel est le plan pour réduire l'énorme bilan de la banque centrale", a ajouté l'analyste.
Mardi, le marché obligataire reprenait son souffle après la tension sur les taux la veille.
Craignant l'inflation et un renchérissement du coût de l'argent, les investisseurs ont cédé des bons du Trésor et leurs rendements ont grimpé en flèche lundi.
Le taux sur les obligations à 10 ans a ainsi franchi le seuil de 3% pour la première fois depuis 2018 à la mi-séance à New York. Mardi, il se repliait à 2,92%.
Le marché reste soucieux "des vents contraires que sont l'inflation, à quel point la Fed sera agressive pour l'atténuer et les confinements dus à la politique zéro Covid de la Chine et les problèmes de chaîne d'approvisionnement que cela entraîne", soulignait encore Art Hogan.
Dans le même temps, la saison des résultats continue de battre son plein. Jusqu'ici, 80% des entreprises du S&P 500 ayant annoncé leurs résultats ont présenté des comptes meilleurs que prévus, notait l'analyste de National Securities.
Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer a ainsi annoncé un chiffre d'affaires de 25,7 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 77% sur un an, en grande partie grâce aux ventes de son vaccin contre le Covid-19.
Mais ses prévisions annuelles de bénéfice ont été revues à la baisse et le titre cédait 0,62%, à 48,04 dollars.
Le site de voyages Expedia, coté sur le Nasdaq, plongeait de 12%, à 153 dollars, après avoir déjà perdu plus de 8% la veille à la suite de mauvais résultats. Expedia a encaissé une perte de 122 millions de dollars ou 48 cents par action quand les analystes attendaient un déficit de 27 cents par action.
Son chiffre d'affaires au 1er trimestre, même s'il a doublé à 2,25 milliards de dollars par rapport à la même période de 2021, s'est aussi inscrit en dessous des attentes.
Le titres du loueur de voitures Avis-Budget montait (+1,58% à 285 dollars, après +1,2% la veille). Le groupe a divulgué un chiffre d'affaires en hausse de 77% et un profit de 529 millions de dollars, contre une perte à la même époque l'année d'avant.
Amazon était en hausse (+1,20% à 2.520 dollars) après l'échec du syndicat Amazon Labor Union (ALU) à s'implanter dans un centre de tri du géant de la distribution en ligne à New York.
W.P.Walsh--NG