Nottingham Guardian - Journée de grève chez Ubisoft autour du télétravail et des salaires

Euronext
AEX -0.05% 879.4
BEL20 0.48% 4248.44
PX1 0.03% 7257.47
ISEQ 0.23% 9635.63
OSEBX 0.21% 1471.7 kr
PSI20 0.47% 6438.88
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.6% 3007.02
N150 0.51% 3312.05
Journée de grève chez Ubisoft autour du télétravail et des salaires
Journée de grève chez Ubisoft autour du télétravail et des salaires / Photo: BERTRAND GUAY - AFP/Archives

Journée de grève chez Ubisoft autour du télétravail et des salaires

Fini de jouer chez Ubisoft: des salariés se mobilisent pour une grève de trois jours, la deuxième cette année, alors que le géant français du jeu vidéo traverse une passe difficile avec des ventes en berne et le report d'un jeu majeur, sur fond de rumeurs de rachat de l'entreprise.

Taille du texte:

Devant l'entrée de son studio montpelliérain, une cinquantaine de salariés tiennent un piquet de grève mardi matin, improvisant un stand de crêpes sous des drapeaux du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV).

L'annonce par le groupe mi-septembre d'imposer au moins trois jours de présence au bureau par semaine "a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a expliqué à l'AFP Clément Montigny, délégué du STJV à Ubisoft Montpellier.

Dans un courriel envoyé à ses salariés, la direction a justifié cette décision en affirmant que "la créativité est stimulée par les interactions interpersonnelles, les conversations informelles et la collaboration autour d'une même table" - tout en promettant de ne pas revenir "à un modèle 100% présentiel".

- "Choix de vie" -

"Des gens ont été embauchés sur la promesse de trois jours de télétravail", fait valoir Clément Montigny, "et ça remet en cause toute l'organisation de leur vie. Potentiellement, ces gens-là doivent envisager de quitter l'entreprise, ce qui est inacceptable".

"Le télétravail est un choix de vie", explique Xavier Langlois, programmeur chez Ubisoft depuis 18 ans, qui a choisi de s'éloigner de Montpellier "pour des raisons financières".

De son côté, l'entreprise dit examiner "comment affiner (son modèle) pour mieux équilibrer les avantages du travail à distance et au bureau", après une première rencontre avec les syndicats mardi dernier.

"Ceux qui en ont besoin auront le temps de s’adapter à ce changement et nos chefs d’équipe locaux détermineront quand des exceptions sont justifiées", assure la direction.

D'autres piquets de grève sont attendus dans la journée devant les différents studios de l'éditeur de jeux en France, notamment à Paris, Lyon, et Annecy.

Les syndicats demandent également à la direction "un vrai effort salarial", rappelant qu'une première grève d'ampleur avait mobilisé plus de 700 salariés en février sur les 4.000 que compte l'entreprise en France - soit l'une des plus importantes mobilisations du secteur.

"On n'a pas eu de réponse de la direction", a déploré Pierre-Etienne Marx, délégué STVJ chez Ubisoft Paris. "On va augmenter (la pression) jusqu'à ce qu'il y ait de vraies concessions", a-t-il ajouté, espérant atteindre cette fois le millier de grévistes.

- "Pas le succès escompté" -

Cette grève tombe mal pour le fleuron français des jeux vidéo, qui enchaîne les déconvenues depuis plusieurs mois.

"Ubisoft souffre d'un enchaînement de sorties (de jeux) qui n'atteignent pas le succès escompté", selon Oscar Lemaire, du site spécialisé Ludostrie, citant notamment "Skull and Bones" et le nouvel épisode de "Prince of Persia".

Fin septembre, son PDG, Yves Guillemot, a aussi admis que les premières ventes de "Star Wars Outlaws", sorti fin août, étaient "plus faibles que prévu", forçant Ubisoft à revoir en baisse ses objectifs financiers et à repousser de trois mois la sortie du prochain volet de sa série phare, "Assassin's Creed", pour laisser le temps à ses équipes de le peaufiner.

Une mauvaise passe sanctionnée sur les marchés financiers: l'action Ubisoft s'est effondrée de plus de 40% depuis le début de l'année, atteignant en septembre son plus bas niveau en 10 ans.

Début octobre, l'agence Bloomberg faisait également état d'un potentiel rachat d'actions par le géant chinois de la tech Tencent, qui possède déjà près de 10% de l'entreprise, et la famille Guillemot, actionnaire principal du groupe, pour sortir le groupe de la Bourse.

A.C.Netterville--NG