La taxe foncière a bondi de 20% en cinq ans, 33% en dix ans en France
Les montants de taxes foncières payées par les propriétaires ont bondi de 20% en moyenne en France entre 2018 et 2023, et de 32,9% depuis 2013, principalement à cause de l'inflation des valeurs locatives selon un rapport publié mardi.
L'observatoire des taxes foncières, qui dépend de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), calcule ces chiffres à partir des données du gouvernement sur la période 2013-2023 et affirme que les propriétaires sont soumis à un taux moyen de taxe foncière de 40,36% en 2023, au-dessus des 40% pour la première fois.
Si cette envolée est liée à "la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales", qui a poussé beaucoup de communes à augmenter les prélèvements de taxes foncières, et à "la multiplication des taxes additionnelles", elle est surtout due à la hausse des valeurs locatives, qui sert de base au calcul de la taxe foncière.
La valeur locative correspond au niveau de loyer annuel théorique si un bien était loué, et son montant est revalorisé chaque année pour suivre l'inflation.
Ainsi, les valeurs locatives ont progressé de 14,8% en moyenne entre 2018 et 2023 et portent trois quarts de la hausse des taxes foncières sur cette période. Pour la période 2013-2023, les valeurs locatives représentent deux tiers de la hausse de la taxe foncière.
Dans le détail, Paris affiche la plus forte hausse, parmi les 50 villes françaises les plus peuplées, de son taux de taxe foncière en cinq ans (+71,6% en excluant la taxe d'enlèvement des ordures ménagères), mais son taux reste bas (21,15% en 2023) comparé aux autres villes.
Nice est en revanche la seule ville, parmi les 50 plus peuplées, a avoir fait baisser le taux de taxe foncière entre 2018 et 2023, de 1,4%. Mais la ville des Alpes-Maritimes se rattrape en 2024 avec une hausse 21,7% du taux de taxe foncière.
En 2024, la taxe foncière, qui doit être payée ce mois-ci, augmente en moyenne de 4,9% dans les 200 plus grandes villes de France, selon les avis d'imposition transmis par les propriétaires adhérents de l’UNPI.
Pour l'UNPI, la progression de près de 33% de la taxe foncière en dix ans, comparée à une inflation de 19% et à une hausse de 7,7% de l'indice des loyers d'habitation de l'Insee, constitue "un traitement fiscal injuste".
En réponse, l'organisation émet cinq revendications visant à partager le coût de ces impôts locaux, à limiter leur hausse et à inciter les travaux de rénovation énergétique.
L.Boyle--NG