Nottingham Guardian - Assurance chômage: l'Unédic abaisse ses prévisions, la négociation démarre

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Assurance chômage: l'Unédic abaisse ses prévisions, la négociation démarre
Assurance chômage: l'Unédic abaisse ses prévisions, la négociation démarre / Photo: Geoffroy VAN DER HASSELT - AFP/Archives

Assurance chômage: l'Unédic abaisse ses prévisions, la négociation démarre

L'Unédic, qui gère le régime d'assurance chômage, a annoncé mardi des prévisions financières revues à la baisse, à l'heure où les partenaires sociaux relancent de délicates négociations sur les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi et l'emploi des seniors.

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L'organisme paritaire, qui présentait ses prévisions à l'horizon 2027, prévoit 300 millions d'euros d'excédents en 2024. Un montant revu à la baisse par rapport à ses dernières prévisions en juin (+900 millions).

Le solde serait ensuite de 1,8 milliard d'euros en 2025, puis 3,5 milliards en 2026 et 9,4 milliards en 2027, sous réserve pour cette dernière année qu'il n'y ait plus de ponctions de l’État sur les comptes du régime.

Car "au-delà du contexte économique dégradé, le solde du régime est affecté" par ces prélèvements de l’État — sous forme de moindres compensations d'exonérations —, souligne l'organisme. Pour 2024, "il aurait été de 3,1 mds sans ces prélèvements".

Dans ce contexte, l'Unédic a du mal à rembourser sa dette, qui atteindrait "44,3 mds en 2027". "Elle aurait été de 31,3 mds sans les prélèvements de l’État", indique l'organisme, précisant que "cette dette comprend toujours la +dette Covid+", lorsque l'Unédic avait pris en charge des mesures d'urgence pour soutenir le marché du travail à hauteur de 18,1 milliards.

Le président de l'Unédic Jean-Eudes Tesson (Medef), a souligné lors d'un point presse l'impact des décisions de l’État sur les comptes du régime, citant notamment cette "dette Covid", la non-compensation partielle des exonérations ou encore le cas des salariés frontaliers qui représentent un surcoût d'environ 800 millions d'euros par an pour l'assurance chômage.

Ce dernier sujet "est l'illustration d'un ras-le-bol que nous avons qui grossit", a-t-il pointé, en citant aussi la "dette Covid" ou "le financement de France Travail" (11% des recettes actuellement).

- "Pas une paille" -

Patricia Ferrand (CFDT), vice-présidente de l'Unédic a aussi invité l’État à être "plus actif" dans les négociations européennes sur ce sujet des frontaliers, qui n'est "pas une paille".

Les nouvelles prévisions sont publiées alors que les organisations syndicales et patronales ont entamé à la mi-journée un nouveau cycle de négociations sur les règles de l'assurance chômage et l'emploi des seniors, avec l'objectif d'aboutir avant le 15 novembre.

Les nouveaux chiffrages ne vont pas "changer le cours des choses", mais les négociateurs devront ajuster leurs données, a estimé M. Tesson.

Les partenaires sociaux ne repartent pas d'une feuille blanche, mais d'un accord conclu en novembre 2023. Il n'avait pas été validé par le gouvernement faute de dispositions sur les seniors.

Signé par la CFDT, FO, la CFTC et les organisations patronales au terme d'une négociation difficile, l'accord de novembre prévoyait notamment une amélioration des conditions pour avoir droit à l'assurance chômage (avoir travaillé au moins cinq mois et non six au cours des derniers 24 mois) et une baisse des cotisations patronales de 4,05% à 4% du salaire brut.

Les signataires avaient prévu par avance le volume d'économies à réaliser sur le chômage des seniors: 440 millions d'euros sur la période 2024-2027.

Ces économies devaient passer par un relèvement de deux ans des bornes d'âge ouvrant droit à une période d'indemnisation plus longue. Mais la négociation senior avait échoué en avril.

Les partenaires sociaux remettent donc l'ouvrage sur le métier sur l'assurance chômage, mais dans un contexte budgétaire ultra contraint: la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet leur a demandé de trouver 400 millions d'euros d'économies supplémentaires par an.

Sur l'emploi des seniors, syndicats et patronat ont notamment été invités à plancher sur les moyens de favoriser les retraites progressives, aujourd'hui peu répandues en France. Sur ce sujet qui avait été une des raisons de l'échec des discussions en avril, les syndicats avaient réclamé au printemps qu'elles soient accessibles de droit à partir de 60 ans.

X.Fitzpatrick--NG