Octobre rose: repas étoilés pour femmes opérées à Aix-en-Provence
"Un peu de baume au coeur" après l'angoisse d'un diagnostic de possible cancer du sein: depuis neuf ans des chefs étoilés servent pendant l'opération "octobre rose" un repas gastronomique à des patientes tout juste opérées dans un hôpital d'Aix-en-Provence.
Champagne rosé, tomate de Provence avec un cœur de ratatouille, Parmentier de canard et chocolat liégeois avec poudre de biscuits et chantilly. Ce mardi, c'est Pierre Reboul, chef une étoile Michelin au château de la Pioline à Aix, qui régale.
Une fois par semaine, une douzaine de patientes et leur accompagnant éventuel se voient ainsi servir un dîner d'exception dans leur chambre de l'Hôpital privé de Provence. Sur chaque plateau, en plus du champagne et de la nourriture, une rose rose.
Le tout "à base de produits frais" et présenté en bocaux, pour cause de préparation "dans des cuisines qui sont différentes des nôtres, mais ça ne change pas l'idée du travail," explique le chef. "On va leur apporter une bulle de plaisir, l'idée de manger des bons produits et de commencer leur guérison de la meilleure des façons."
"C'est un vrai bonheur. Ça fait un peu du baume au coeur après avoir été angoissée et stressée pendant trois semaines à partir du moment de l'IRM jusqu'au moment de l'opération", acquiesce Fabienne Sanchez, retraitée de 65 ans, en levant sa coupe en compagnie de son conjoint, quelques heures à peine après l'ablation d'un papillome au sein droit.
"J’ai déjà mangé dans des très bons restaurants, mais étoilé, c'est la première fois. Ça va être une chouette expérience!" s'enthousiasme de son côté Paola Pontacq, étudiante sage-femme de 19 ans, à qui l'on vient de retirer un kyste au sein gauche.
"La nourriture dans les cliniques, dans les hôpitaux, souvent c’est sujet à critiques", explique le docteur Véronique Vaini Cowen, qui a lancé l'opération "le dîner des chefs" dans l’établissement il y a neuf ans. "Nous savons en cancérologie que le bien manger, manger bio, manger local, c'est important et ça diminue même le risque de récidive."
A.Kenneally--NG