Nottingham Guardian - Tête-à-tête Biden-Xi, entre Trump et craintes d'"isolationnisme"

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Tête-à-tête Biden-Xi, entre Trump et craintes d'"isolationnisme"
Tête-à-tête Biden-Xi, entre Trump et craintes d'"isolationnisme" / Photo: Alexander NEMENOV, Ting Shen - AFP/Archives

Tête-à-tête Biden-Xi, entre Trump et craintes d'"isolationnisme"

Les présidents chinois Xi Jinping et américain Joe Biden se rencontrent samedi à Lima pour un ultime tête-à-tête officiel, après un sommet Asie-Pacifique qui a vu s'exprimer les craintes de "protectionnisme" et d'"isolationnisme", dans le contexte de la réélection de Donald Trump.

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Joe Biden est arrivé un peu avant 16H00 heure locale (21H00 GMT) à l'hôtel où loge Xi Jinping, dans le quartier huppé de San Isidro, pour cette dernière rencontre avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Les deux dirigeants sont arrivés jeudi dans la capitale péruvienne pour participer avec d'autres chefs d'Etat et de gouvernement à la 31e édition du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec), qui regroupe 21 pays réalisant 60% du PIB mondial.

Avant leur tête-à-tête, au cours d'une session d'échanges à huis clos, le président Xi a évoqué les "défis tels la géopolitique, l'unilatéralisme et le protectionnisme montant". Dans ce contexte, "nous devons nous unir et coopérer", a-t-il lancé à l'adresse des Etats de la région Asie-Pacifique, dans un discours cité par la télévision chinoise d'Etat CCTV.

A l'issue de la session, le président chilien Gabriel Boric a exhorté ses pairs à se montrer "plus unis que jamais", face "à la menace de l'isolationnisme, du déni de la crise climatique", dans une allusion voilée à Donald Trump, sceptique notoire à l'égard du changement climatique.

- Vers "isolationnisme et déni" -

Mettant un point final au sommet, la présidente péruvienne Dina Boluarte a salué un consensus obtenu sur la "feuille de route de Lima", pour "promouvoir la transition vers l'économie formelle et mondiale" de l'économie informelle, prégnante dans plusieurs pays de la région.

Puis elle a transmis la présidence de l'Apec à la Corée du sud, qui accueillera le sommet en 2025.

La réunion Biden-Xi sera leur troisième et dernière, avant que le démocrate de 81 ans ne cède la présidence en janvier à Donald Trump.

Selon des responsables américains, ce tête-à-tête visera à capitaliser sur la rencontre historique qui avait permis d'apaiser les tensions il y a un an, au même sommet annuel de l'Apec, à San Francisco.

Les relations entre Chine et Etats-Unis se sont détériorées ces dernières années, du fait de désaccords sur le commerce, le statut de Taïwan, les droits humains ou la compétition technologique. Le dialogue bilatéral s'est cependant tant bien que mal maintenu.

Le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan a souligné cette semaine "l'importance" de la rencontre entre les deux dirigeants, afin de "gérer les relations (bilatérales) dans cette délicate période de transition".

Selon M. Sullivan, les questions des tensions en mer de Chine méridionale et du maintien des lignes de communication - militaires en particulier - devraient aussi être abordées. "Ce ne sera pas seulement une rencontre pour se dire adieu", a-t-il assuré.

- "Turbulences", et imprévisibilité -

L'ombre de Donald Trump, qui a déjà nommé dans son équipe des tenants d'une ligne dure face à Pékin, devrait planer sur leurs échanges.

Pendant sa campagne, le milliardaire a promis de protéger l'industrie américaine, menaçant d'imposer des droits de douane de 10 à 20% sur les produits importés et jusqu’à 60% sur ceux provenant de Chine.

Au cours de son premier mandat (2017-2021), il avait déjà profondément perturbé les relations économiques bilatérales, en déclenchant une guerre commerciale pour forcer Pékin à acheter des produits américains et rééquilibrer une balance commerciale.

Vendredi déjà, Xi Jinping a mis en garde "contre la montée de l'unilatéralisme et du protectionnisme" et jugé que le monde était "entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformation".

Inquiétude relayée par Joe Biden, qui a estimé, en marge d'une rencontre avec ses alliés de la région Pacifique Japon et Corée du Sud, que "nous avons maintenant atteint un moment de changement politique important".

Après Lima, Joe Biden et Xi Jinping se rendront au Brésil pour participer au G20.

O.Ratchford--NG