Nottingham Guardian - Des centaines d'agriculteurs érigent des murs symboliques devant l'Anses et l'Inrae

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Des centaines d'agriculteurs érigent des murs symboliques devant l'Anses et l'Inrae
Des centaines d'agriculteurs érigent des murs symboliques devant l'Anses et l'Inrae / Photo: Gregoire CAMPIONE - AFP

Des centaines d'agriculteurs érigent des murs symboliques devant l'Anses et l'Inrae

La mobilisation des agriculteurs ciblant des établissements publics se poursuit jeudi, devant les sièges de l'Anses et de l'Inrae en région parisienne, et devant la préfecture des Alpes-Maritimes à Nice, après des actions surtout concentrées dans les territoires ruraux ces derniers jours.

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Une centaine d'agriculteurs ont érigé jeudi dans le calme un mur en cartons pour bloquer symboliquement l'entrée de l’agence sanitaire Anses à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), après avoir mené une action similaire à l'aube, mais avec des parpaings, à Paris, devant l'Inrae, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.

La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a condamné "avec la plus grande fermeté toute atteinte aux personnes et aux biens, qui nuit aux revendications légitimes des agriculteurs", dans une déclaration à l'AFP.

- "que des contraintes" -

Des agriculteurs franciliens, emmenés par l'alliance syndicale majoritaire FNSEA/Jeunes Agriculteurs, ont déposé des boîtes en carton vides devant le siège de l'Anses pour inciter l’agence "à déménager à Bruxelles, pour qu’elle arrête de contredire les réglementations européennes", a déclaré à l'AFP Cyrille Milard, président de la branche de la FNSEA dans la Seine-et-Marne.

"Macron, à quand les actes ?", pouvait-on lire sur une banderole en majuscule.

A l'aube, les mêmes manifestants avaient exprimé leur "ras-le-bol" devant l'Inrae, dans le septième arrondissement de la capitale.

En théorie, "des instituts comme l'Inrae peuvent nous donner des moyens de remplir notre fonction de producteurs", or "ce n'est plus le cas. Depuis des années, c'est la décroissance qui est organisée", a lancé avec un haut-parleur Pascal Verrièle, secrétaire adjoint de la FDSEA Seine-et-Marne.

"On finance un institut national à un milliard d'euros par an qui ne nous rapporte que des contraintes", a renchéri Donatien Moyson, coprésident des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France Ouest, auprès de l'AFP. "On est là pour lutter contre les entraves à l’agriculture", a-t-il dit.

L'accès à la porte d'entrée du bâtiment de l'Inrae n'a pas été entièrerement bloqué, avec un interstice entre le mur de parpaings et l'entrée du bâtiment.

Tagué en orange sur le mur d'environ deux mètres de haut, on peut lire "INRA escrolos", tandis qu'une banderole affiche: "A vendre, ne sert plus à rien - Bail à céder - Economie réalisée: 1,1 Milliard €".

Pas de tracteurs, pas d'engins: les agriculteurs, de tous âges, sont venus en voiture et en transports en commun pour manifester.

Réunis très tôt, avant 6h, ils ont d'abord été bloqués et encerclés par les forces de l'ordre, puis, dans le calme, ont posé les parpaings devant l'Inrae pour ériger le mur. Vers 7h30, ils commençaient à se disperser.

- bâtiments publics visés -

"On a des restrictions d'usages de certains produits sans solutions alternatives efficaces, ce qui entraîne des pertes de production", a témoigné Rémi Pierrard, producteur de betteraves et céréales installé près de Provins (Seine-et-Marne), membre du syndicat Jeunes Agriculteurs (JA).

"On nous a interdit un insecticide qui protégeait la betterave au début de sa croissance contre un puceron. Maintenant on est obligé de traiter avec un pulvérisateur, un traitement bien moins efficace et moins respectueux de la faune auxiliaire, avec des pertes de productivité pouvant aller jusqu’à 50% par an", a-t-il ajouté.

L'alliance FNSEA-JA avait placé sa première semaine de mobilisation sous le signe de l'opposition au projet d'accord de libre-échange entre l'UE et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Mais, pour sa deuxième semaine d'actions coordonnées, elle vise plus particulièrement ce qu'elle considère comme des "entraves" au travail des agriculteurs: des préfectures, agences de l'eau ou bureaux de l'Office français de la biodiversité (OFB).

G.Lomasney--NG