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La croissance de la France finit l'année dans le rouge, pénalisée par la fin des JO
La croissance de la France finit l'année dans le rouge, pénalisée par la fin des JO / Photo: Aurore MESENGE - AFP

La croissance de la France finit l'année dans le rouge, pénalisée par la fin des JO

L'économie française s'est contractée de 0,1% au quatrième trimestre, subissant le contrecoup des JO de Paris dans un contexte de crise budgétaire, mais elle a progressé comme prévu de 1,1% en 2024.

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Sur les trois derniers mois de l'année, l'évolution du produit intérieur brut (PIB) est ressortie en deçà de la prévision de l'Insee, qui s'attendait à une croissance nulle en cette période marquée par la chute du gouvernement Barnier, privant la France de budget pour 2025.

"Il y a eu des effets très forts de contrecoup des JO", a commenté Maxime Darmet, économiste chez Allianz, interrogé par l'AFP.

Sur l'ensemble de l'année 2024, avec une hausse de 1,1% conforme aux prévisions, la France a toutefois fait mieux que l'Allemagne, en récession pour la deuxième année d'affilée avec une contraction de 0,2% du PIB, mais bien moins que l'Espagne, où la croissance a atteint 3,2%.

La consommation des ménages a progressé de 0,9%, et les dépenses des administrations publiques de 2,1% tandis que les investissements ont baissé de 1,5%.

- Résilience -

Entre octobre et décembre, le PIB a été marqué par le ralentissement de la consommation des ménages (+0,4% après +0,6%) notamment en services, alors que celle-ci avait soutenu la hausse de 0,4% du PIB observée au troisième trimestre.

Cette consommation des ménages est toutefois plus élevée qu'au début de l'année 2024, sur fond de repli marqué de l'inflation qui leur a redonné du pouvoir d'achat, celui-ci venant cependant aussi renforcer leur épargne.

Les investissements ont reculé de 0,1%, moins fortement que durant l'été (-0,3%): ceux des entreprises sont restés stables tandis que du côté des ménages, ils ont reculé de -0,3% (après -0,7%). La construction a continué de souffrir.

Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) a progressé de 0,3 point (après +0,4) au quatrième trimestre.

"En termes de demande intérieure, les données sont plutôt encourageantes, corrigées de l'effet JO. La production industrielle a résisté à la faiblesse de nos partenaires, dont l'Allemagne, et à la forte hausse de l'incertitude de la politique commerciale dans la foulée des élections américaines", a souligné Maxime Darmet.

Mais l'incertitude politique qui agite la France depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin, doublée d'une crise budgétaire, a pesé.

"Malgré une certaine résilience, l'investissement des entreprises reste faible. Sans la crise politique, on aurait pu s'attendre à une reprise puisque les taux d'intérêt de la BCE ont beaucoup baissé et le canal du crédit s'est un peu desserré", souligne l'économiste.

- "Incertitudes" -

Signe de la confiance ébranlée des investisseurs, l'écart entre les taux d'emprunt français et allemand à 10 ans s'est creusé. Le taux français dépasse maintenant ceux de l'Espagne et du Portugal, naguère mauvais élèves de la zone euro.

L'horizon risque fort de ne pas s'éclaircir début 2025.

"Les incertitudes intérieures, autant que la morosité de nos principaux partenaires commerciaux, n’incitent pas à l'optimisme pour la conjoncture des prochains trimestres. La menace d’une guerre commerciale avec les États-Unis est, en plus, un risque baissier sur les prévisions réalisées en début d’année", a commenté Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès, dans une note.

En France, le gouvernement de François Bayrou ambitionne de réaliser plus de 50 milliards d'euros d'effort budgétaire cette année pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB, contre environ 6% en 2024. Mais les négociations pour s'accorder avec les socialistes sur un budget de "compromis" sont houleuses, faisant toujours planer le risque d'une censure du projet de loi de finances, qui entraînerait la chute du gouvernement.

Pour 2025, le gouvernement a abaissé sa prévision de croissance de 1,1% à 0,9%. De son côté, l'Insee table sur une hausse de 0,2% du PIB aux premier et deuxième trimestres, horizon de ses prévisions.

Le reflux de l'inflation se poursuivrait - l'Insee la voit à 1% sur un an en juin et le gouvernement à 1,4% en moyenne sur l'année - tandis que la facture d'électricité de la plupart des ménages baissera en moyenne de 15% au 1er février.

N.Handrahan--NG