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Le Premier ministre japonais aux Etats-Unis en quête d'assurances de la part de Trump
Le Premier ministre japonais aux Etats-Unis en quête d'assurances de la part de Trump / Photo: Mandel NGAN, Richard A. Brooks - AFP

Le Premier ministre japonais aux Etats-Unis en quête d'assurances de la part de Trump

Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba se rend aux États-Unis jeudi pour un sommet avec le président Donald Trump, au cours duquel il cherchera à obtenir des assurances sur l'importance de l'alliance entre les deux pays.

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Tokyo s'inquiète de la politique du "America First" de M. Trump, impliquant une hausse des barrières douanières et exigeant des alliés américains, tels que le Japon, qu'ils assument une plus grande part des coûts de leur défense.

Le Japon doit "continuer à s'assurer de l'engagement des États-Unis dans la région, afin d'éviter tout vide de pouvoir qui mènerait à une instabilité régionale", a déclaré M. Ishiba devant le parlement nippon le 24 janvier.

Le Japon, qui accueille environ 54.000 militaires américains, principalement dans la région d'Okinawa, à l'est de Taïwan, s'alarme notamment de la montée en puissance de la Chine dans le cadre de différends territoriaux.

Et ce notamment autour de Taïwan, que Pékin considère comme l'une des ses provinces et qu'il n'exclut pas de réunifier par la force. Les accrocs se sont d'ailleurs multipliés ces derniers mois entre la Chine et le Japon.

Shigeru Ishiba avait lui-même estimé début octobre que "l'Ukraine d'aujourd'hui pourrait préfigurer l'Asie orientale de demain".

Se concentrer sur ce point est "extrêmement important" car le Japon et les États-Unis doivent travailler ensemble pour éviter une crise potentielle, a expliqué à l'AFP Takashi Shiraishi, professeur en relations internationales à l'Université préfectorale de Kumamoto.

Vendredi, lors de ce premier sommet entre les deux dirigeants, M. Ishiba pourrait également proposer d'augmenter les importations de gaz naturel américain, selon les médias nippons, ce qui renforcerait la sécurité énergétique d'un Japon pauvre en ressources.

"L'intention d'Ishiba est de présenter (à Trump) une proposition gagnant-gagnant", a déclaré de son côté à l'AFP Sheila Smith, chercheuse principale au Conseil des relations étrangères.

De plus, "le Japon a réduit ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie. Le Japon a donc un besoin urgent d'ouvrir de nouvelles sources de GNL et plus largement, d'autres énergies", a-t-elle ajouté.

- Rencontre "calme et rassurante"? -

"Ce sera probablement une rencontre très calme et rassurante. C'est en tous les cas ce qu'espère la partie japonaise", a estimé Mme Smith.

Autre sujet probable de discussions: la technologie et notamment les récents développements dans l'intelligence artificielle (IA).

"J'espère qu'Ishiba lui montrera qu'il existe d'autres moyens d'assurer la sécurité économique", comme la coopération technologique, a souligné Takashi Shiraishi.

Un exemple en est le projet "Stargate", dévoilé par le président américain le 21 janvier et associant le géant japonais des investissements technologiques SoftBank Group et la société américaine OpenAI, pour investir jusqu'à 500 milliards de dollars dans les infrastructures d'IA aux États-Unis.

Alliés-clés, le Japon et les États-Unis sont leurs principaux investisseurs étrangers mutuels.

Il devrait donc aussi être question de l'offre de 14,9 milliards de dollars faite par Nippon Steel pour acheter US Steel, que Joe Biden a bloquée pour des raisons de sécurité nationale. Durant la campagne électorale cet automne, Donald Trump s'était cependant placé sur la même ligne que son prédécesseur à la Maison blanche, se disant farouchement opposé au projet.

- Ishiba n'est pas Abe -

Shigeru Ishiba, 68 ans, ne sera pas le premier invité de marque japonais à rencontrer en personne le président Trump, 78 ans, depuis qu'il a pris ses fonctions: cette distinction est revenue au fondateur de SoftBank, Masayoshi Son.

En décembre, en tant que président élu, Donald Trump avait par ailleurs accueilli Akie Abe, la veuve de l'ancien premier ministre japonais assassiné Shinzo Abe, pour un dîner avec son épouse Melania dans leur résidence en Floride.

Lors de son premier mandat, le magnat républicain avait tissé une relation solide avec M. Abe, pour qui Sheila Smith considère qu'il avait une "affection sincère".

"Je pense qu'il verra Ishiba sous un angle différent: je pense que ce sera davantage une relation entre États, et pas une relation personnelle."

A.C.Netterville--NG