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Wall Street flanche, chamboulée par les nouvelles menaces douanières
Wall Street flanche, chamboulée par les nouvelles menaces douanières / Photo: TIMOTHY A. CLARY - AFP

Wall Street flanche, chamboulée par les nouvelles menaces douanières

La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, plombée par les nouveaux développements dans la guerre commerciale menée par les Etats-Unis, et inquiète des conséquences de ces mesures sur la croissance américaine.

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Le Dow Jones a cédé 1,30% et l'indice Nasdaq a reculé de 1,96%. L'indice élargi S&P 500 a lâché 1,39% à 5.521,52 points et est entré en zone de correction, c'est-à-dire qu'il a perdu 10% depuis son plus haut de l'année atteint le 19 février.

La place américaine a été fortement bousculée par les nouvelles "menaces sur les droits de douane, l'incertitude entourant les représailles, (et), en conséquence, la possibilité d'une récession", résume auprès de l'AFP Sam Stovall de CFRA.

Donald Trump a menacé jeudi la France et l'Union européenne (UE) d'imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools si les tarifs douaniers de 50% annoncés par Bruxelles sur le whisky américain n'étaient pas abandonnés.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé toute une série d'offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les Etats-Unis étaient injustement traités dans les échanges internationaux.

L'UE a annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25% entrées en vigueur le même jour sur l'acier et l'aluminium.

Ils devraient devenir effectifs le 1er avril, une journée avant les droits de douane dits "réciproques" voulus par Donald Trump.

La place américaine navigue à vue depuis plusieurs semaines, au gré des annonces et des rebondissements sur les taxes douanières, mais "le problème est que nous ne savons pas exactement jusqu'où cela va aller", avance M. Stovall.

Les investisseurs ont par ailleurs fait fi de la publication de l'indice des prix à la production aux États-Unis (PPI), qui mesure l'inflation côté producteurs.

Sur un mois, l'indice n'affiche aucune progression, après une hausse de 0,6% en janvier, d'après cette publication du ministère américain du Travail.

Les analystes l'attendaient, non pas à l'arrêt, mais en ralentissement à 0,3%, selon le consensus publié par MarketWatch.

En glissement annuel, l'indice a ralenti à 3,2% contre 3,7% en janvier.

Les chiffres d'inflation publiés mercredi (indice CPI) ont également été meilleurs qu'attendu.

"Le marché aurait pu pousser un soupir de soulagement aujourd'hui en ce qui concerne les chiffres de l'inflation", mais il "continue à se concentrer sur la croissance, qui dépendra des droits de douane", observe M. Stovall.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'est détendu à 4,27%, contre 4,31% la veille en clôture.

Ailleurs, à la cote, les "Sept Magnifiques", le surnom donné aux grands noms du secteur technologique ont tous reculé: Tesla (-2,99%), Alphabet (-2,53%), Amazon (-2,51%), Meta (-4,67%), Apple (-3,36%), Microsoft (-1,17%) et Nvidia (-0,15%).

L'éditeur de logiciels professionnels créatifs Adobe a dégringolé (-13,85%), malgré des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé. Les investisseurs jugent ses prévisions pour le trimestre en cours décevantes.

Le géant américain des semi-conducteurs Intel s'est envolé (+14,60%) après la nomination de Lip-Bu Tan comme nouveau patron, une figure perçue comme pouvant venir en aide à l'entreprise en difficulté.

Mise en difficulté par son retard dans l'intelligence artificielle (IA), la société de Santa Clara (Californie) a lancé l'année dernière un plan social pour licencier 15% de son personnel, a perdu sa place au sein du célèbre indice Dow Jones (remplacée par sa concurrente Nvidia) et a congédié Pat Gelsinger, le patron qui avait lancé une vaste réorganisation en 2021.

D.R.Megahan--NG