

Wall Street hésitante face à des perspectives commerciales floues
La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi après un rebond de dernière minute, les inquiétudes commerciales continuant toutefois de peser sur le marché, alors même que Donald Trump a évoqué une éventuelle "flexibilité" des droits de douane.
Le Dow Jones (+0,08%) et l'indice élargi S&P 500 (+0,08%) ont tous les deux terminé proche de l'équilibre, tandis que l'indice Nasdaq a gagné 0,52%.
"Il y a assurément une certaine hésitation sur le marché, car il y a encore beaucoup d'incertitudes commerciales", commente auprès de l'AFP Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.
Les derniers commentaires de Donald Trump sur les droits de douane ont pris les marchés par surprise.
Concernant les surtaxes douanières, "je ne change rien, mais le mot flexibilité est un mot important (...) il y aura de la flexibilité, mais en principe, c'est réciproque", a déclaré le président américain vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale.
La veille, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait annoncé lors d'un point-presse que les droits de douane dits "réciproques" seraient bien effectifs à compter du 2 avril.
Les droits de douane "réciproques" consistent à appliquer aux produits entrant aux Etats-Unis depuis un pays le même niveau de taxation que celui appliqué par ledit pays sur les produits américains entrant sur son territoire.
"Il est difficile de savoir" quelle direction prendre, "étant donné que les informations changent constamment", estime M. Kourkafas.
"Il semble que les détails du plan sont encore en cours d'élaboration, mais nous en saurons plus dans les jours et les semaines à venir", ajoute l'analyste, tout en estimant que cela pourrait "maintenir un niveau de volatilité élevé" sur le marché.
La séance de ce vendredi marquait aussi l'expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d'options et contrats à terme, ce qui se traduit "par un volume [d'échanges] important", que ce soit à la hausse ou à la baisse, selon Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'est très légèrement tendu à 4,25% contre 4,24% la veille en clôture.
Côté entreprise, une partie de la faiblesse du début de séance était liée à des résultats d'entreprises jugés décevants dont ceux de FedEx et de Nike.
Le groupe américain de livraison de plis et colis FedEx (-6,46%) a pâti d'un abaissement de ses prévisions annuelles face à la "faiblesse de l'économie américaine" et aux "incertitudes".
De son côté, le fabricant américain de vêtements et d'équipements sportifs Nike (-5,46%) a publié des résultats en baisse sur un an.
Son directeur financier, Matthew Friend, s'attend à un chiffre d'affaires en recul d'environ 15% au trimestre en cours. Il a souligné l'"incertitude" liée à l'environnement opérationnel, au niveau géopolitique, avec les nouveaux droits de douane, "des taux de change et des réglementations fiscales volatils" ainsi que d'autres facteurs macroéconomiques pesant sur la confiance des consommateurs.
Boeing a été recherché (+3,06%) après que Donald Trump a annoncé vendredi la signature d'un contrat avec le groupe pour une nouvelle génération d'avions de combat furtifs, baptisée F-47.
Ce contrat est une aubaine pour Boeing, qui traverse une crise profonde depuis plusieurs années en raison notamment de problèmes de qualité de sa production et d'une grève de plus de cinquante jours qui a paralysé ses deux principales usines en 2024.
Le groupe de défense américain Lockheed Martin, en concurrence avec Boeing pour ce contrat, a quant à lui chuté de 5,79%.
Dans les semiconducteurs, Micron Technology a plongé de 8,04% malgré la publication de résultats et prévisions supérieurs aux attentes des analystes, notamment un chiffre d'affaires de 8,8 milliards de dollars pour le trimestre en cours.
W.Prendergast--NG