

Wall Street termine en ordre dispersé avant les droits de douane américains
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé lundi, les investisseurs tirant partie d'un marché en net recul ces dernières semaines face à la politique commerciale de Donald Trump, les valeurs dites défensives profitant de cet engouement, au détriment du secteur technologique.
Le Dow Jones a gagné 1,00% et l'indice élargi S&P 500 a pris 0,55%, après avoir atteint en début de séance un plus bas depuis septembre. Malgré ce rebond en milieu de séance, il a enregistré son pire trimestre depuis 2022.
Lundi, seul l'indice Nasdaq, à coloration technologique, a reculé, lâchant 0,14%.
Pour Sam Stovall, de CFRA, le marché "était survendu, c'est-à-dire qu'il y avait une dynamique baissière trop importante" face aux craintes entourant la guerre commerciale initiée par Donald Trump.
La séance de lundi "indique que les investisseurs, à bien des égards, pensent peut-être qu'il s'agit d'une faiblesse à court terme", cherchant toutefois à pivoter leurs investissements vers "des actions qui ont tendance à mieux résister pendant les baisses du marché".
En conséquence, les valeurs dites défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, ont été tournées à la hausse, ce qui explique la bonne performance du Dow Jones par rapport aux autres indices.
En revanche, les porteurs de la croissance boursière ces dernières années ont été sanctionnés. Plusieurs grands noms du secteur technologique ont terminé dans le rouge: Tesla (-1,67%), Amazon (-1,28%), Meta (-0,07%), Microsoft (-0,90%) et Nvidia (-1,18%).
Selon Sam Stovall, les traders ont globalement "profité d'une situation de survente, ils savaient que les nouveaux droits de douane ne commenceraient pas avant mercredi" et ont donc profité des incertitudes agitant la place américaine.
Cependant, "nous pourrions facilement assister à de nouvelles ventes si le président se montre encore plus catégorique au sujet des surtaxes qu'il va imposer à nos partenaires commerciaux", met en avant l'analyste.
Après l'acier et l'aluminium et avant l'automobile, le président américain, Donald Trump, compte passer à la vitesse supérieure mercredi, en annonçant ses droits de douane "réciproques".
Le 2 avril, qu'il surnomme "jour de la libération", M. Trump compte ériger de nouvelles barrières douanières qui devraient notamment dépendre des taxes que les pays concernés imposent eux-mêmes sur les produits américains.
Le président américain maintient le flou à quelques jours de l'échéance, notamment sur le nombre de pays concernés.
Suspendus à cette échéance, les pays subissant régulièrement les foudres de Donald Trump fourbissent leur riposte.
Pékin et Ottawa ont commencé à répondre aux premiers nouveaux droits de douane les visant, l'Union européenne promet de faire de même.
Sur le marché obligataire vers 20H35 GMT, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait à 4,21% contre 4,25% vendredi à la clôture.
Ailleurs à la cote, le laboratoire pharmaceutique Moderna a perdu près de 9%, après la démission du principal responsable vaccinal de l'Agence américaine du médicament (FDA) en raison de son opposition au ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, notoirement sceptique sur l'efficacité des vaccins.
Le groupe de prêt-à-porter Canada Goose (-3,52%), connu pour ses doudounes, a cédé du terrain après un abaissement de sa note par les analystes de Barclays qui s'inquiètent de l'impact des perspectives géopolitiques et commerciales, droits de douane américains en tête.
La start-up américaine CoreWeave, qui a fait vendredi son entrée en Bourse avec une valorisation de près de 19 milliards de dollars, a lâché plus de 7%.
La chaîne Newsmax, l'une des préférées de la droite radicale, s'est envolée pour son premier jour de cotation, à 83,51 dollars l'action, soit près de sept fois son prix initial.
Y.Byrne--NG