Wall Street privée de rebond par de mauvais indicateurs américains
La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé vendredi, au lendemain d'une séance cauchemardesque, privée d'un rebond par plusieurs mauvais indicateurs, qui confirment le ralentissement de l'économie américaine.
Vers 14H25 GMT, le Dow Jones perdait 0,30%, l'indice Nasdaq, dominé par les valeurs technologiques, prenait 0,47%, et l'indice élargi S&P 500, cédait 0,14%.
"On cherche un rebond, mais il faut s'attendre à beaucoup de volatilité, parce que c'est le dernier jour des options" pour le mois de juin, ces produits financiers qui permettent de parier, à la hausse ou à la baisse, sur l'évolution des indices ou des actions, a expliqué Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.
Témoin, durant les quelques minutes qui ont suivi l'ouverture, les indices ont oscillé entre rouge et vert, avant de prendre plus clairement la direction d'une hausse.
Après une séance qui a vu jeudi le Dow Jones finir à son plus bas niveau depuis près de 18 mois, Wall Street peinait à repartir de l'avant, le semblant d'élan douché par plusieurs mauvais chiffres publiés vendredi.
La production industrielle n'a ainsi progressé que de 0,2% en mai par rapport à avril, soit moins que les 0,5% attendus par les économistes.
Autre déception, le taux d'utilisation des capacités de production n'a que très modestement augmenté, à 79,0% (78,9% en avril), contre 79,3% attendu.
Le tableau a encore été noirci par l'enquête de l'institut Conference Board, qui a révélé que 76% des 750 patrons interrogés considéraient soit qu'une récession se profilait à l'horizon, soit qu'elle était déjà effective.
"Il faut que la demande baisse pour calmer l'inflation", a réagi Jack Ablin, De Cresset Capital. "Donc tout ce qui peut faire baisser les taux obligataires va aider les marchés actions."
Les taux obligataires se détendaient d'ailleurs légèrement, au lendemain d'une journée marquée par une forte volatilité.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,28%, contre 3,30% la veille.
"Les investisseurs veulent voir l'inflation ralentir et, en même temps, pas de décélération de la demande", a poursuivi l'analyste. "Mais c'est une combinaison impossible."
Les sociétés commencent à intégrer de plus en plus ostensiblement ce coup de frein de l'activité économique américaine et, à l'instar d'Adobe mercredi après Bourse, revoient à la baisse leurs prévisions.
L'éditeur de logiciels, sanctionné vendredi (-2,45% à 356,12 dollars), prévoit un chiffre d'affaires et un bénéfice net inférieurs aux chiffres annoncés jusqu'ici, notamment du fait des conséquences de la guerre en Ukraine et de l'impact de la flambée du dollar.
"C'est impossible d'imaginer une économie qui ralentit avec la consommation sans que ça n'ait un effet négatif sur les résultats des entreprises", souligne Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.
Pour Peter Cardillo, il n'y aura pas de conclusions à tirer de la séance de vendredi, qui intervient après une nouvelle semaine mouvementée. "Quoi qu'il se passe aujourd'hui, ça n'aura pas beaucoup de signification."
A la cote, l'aciériste US Steel (+2,04% à 19,98 dollars) profitait de prévisions, publiées mercredi après la clôture, de bénéfices nettement supérieurs aux attentes des analystes.
Le groupe a indiqué que la hausse du prix de l'acier faisait plus que compenser la flambée des coûts de l'énergie.
US Steel emmenait dans son sillage une partie du secteur, notamment Steel Dynamics (+2,06% à 71,31 dollars).
Le géant chinois du commerce en ligne Alibaba était recherché (+1,56% à 103,03 dollars), alors que, selon l'agence Reuters, le régulateur chinois aurait autorisé sa filiale de services financiers Ant Group à créer un holding financier, étape cruciale dans l'optique d'une possible cotation.
Deux jours après son dépôt de bilan, le groupe de cosmétiques Revlon décollait (+97,81% à 3,85 dollars) à la suite de la publication d'un article du quotidien Economic Times faisant état de l'intérêt du conglomérat indien Reliance Industries pour un possible rachat.
Le groupe WWE, qui gère le circuit de catch World Wrestling Entertainment, était sanctionné (2,94% à 62,96 dollars) après l'annonce de la mise en retrait temporaire de son patron emblématique, Vince McMahon, objet d'une enquête sur une liaison avec une employée.
Y.Byrne--NG