Eoliennes illégales en Norvège: des militants samis bloquent des ministères
Des militants samis et écologistes, dont la Suédoise Greta Thunberg, ont momentanément bloqué les entrées de ministères vendredi à Oslo pour réclamer la démolition d'éoliennes déclarées illégales il y a deux ans en Norvège mais toujours en activité.
Au troisième jour d'actions coup de poing contre 151 turbines installées sur la péninsule de Fosen, dans l'ouest de la Norvège, des dizaines de militants, pour beaucoup vêtus d'un costume traditionnel sami, se sont assis devant l'entrée de plusieurs ministères en début de matinée.
Quelques heures plus tard, la police en a délogé certains, sans violence, après quoi les militants se sont réunis devant le Palais royal où se tenait le conseil des ministres hebdomadaire.
Les protestataires réclament le démantèlement de deux parcs d'éoliennes construits sur des terres utilisées par des Samis pour l'élevage de rennes.
Le 11 octobre 2021, la Cour suprême norvégienne avait conclu que ces éoliennes violaient les droits, garantis par l'ONU, de cette population autochtone, sans toutefois se prononcer sur le sort à réserver à ces turbines.
A chaque date symbolique depuis cette décision, des militants écologistes et samis organisent des actions de protestation.
"C'est une honte (...) que la colonisation systématique, la violation des droits humains et l'oppression demeurent une réalité pour les Samis aujourd'hui", a lancé jeudi Greta Thunberg en se joignant au blocage du siège du groupe énergétique public norvégien Statkraft.
Le gouvernement norvégien a présenté ses excuses aux familles d'éleveurs samis affectées, reconnaissant une violation de leurs droits humains, et a lancé une médiation pour tenter de concilier élevage et éoliennes.
Mais le ministre du Pétrole et de l'Energie, Terje Aasland, a affirmé que la démolition de l'ensemble des 151 turbines n'était "pas envisageable" ni "probable".
Ce dossier est d'autant plus important qu'il pourrait faire jurisprudence pour d'autres infrastructures ou projets prévus sur les vastes territoires traditionnellement utilisés par les Samis.
Considérée comme la dernière population autochtone d'Europe, la communauté samie compte environ 100.000 membres répartis entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie.
A.C.Netterville--NG