Raids israéliens intenses au Liban, salves de roquettes du Hezbollah contre Israël
La guerre a fait rage samedi entre Israël et le Hezbollah, avec des bombardements intenses israéliens au Liban et des salves de roquettes tirées par le mouvement libanais sur le territoire israélien, éloignant toute perspective de trêve immédiate.
En Israël, deux fusées éclairantes ont atterri dans la cour devant la résidence privée à Césarée (centre) du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui n'y était pas, ont annoncé les services de sécurité israéliens, qui ont évoqué une "dangereuse escalade".
Sur un autre front, dans le territoire palestinien de Gaza, où Israël combat le mouvement islamiste Hamas, au moins 24 personnes dont des femmes et des enfants ont été tuées dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.
Après avoir affaibli le Hamas et après un an d'engrenage de violences transfrontalières, Israël a déplacé le principal front de guerre au Liban, en lançant le 23 septembre une intense campagne de bombardements destructeurs et meurtriers principalement contre les fiefs du Hezbollah.
Samedi, des frappes aériennes incessantes ont ciblé la banlieue sud de Beyrouth, située près de l'aéroport international de la capitale libanaise, selon les médias locaux.
- Une synagogue touchée à Haïfa -
Dans l'est du pays, six personnes dont trois enfants ont péri dans une frappe, selon le ministère de la Santé. Dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, plusieurs villes, dont Tyr, et villages ont été la cible d'intenses frappes. Deux secouristes ont péri, d'après le ministère.
L'armée israélienne a affirmé avoir visé des "dépôts d'armes et des centres de commandes du Hezbollah" dans la région de Tyr.
Seule faction à conserver ses armes au sortir de la guerre civile libanaise (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël, le Hezbollah, créé et financé par l'Iran, s'est imposé comme une force politique incontournable au Liban.
Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, deux alliés de l'Iran, son ennemi juré. Il affirme que son objectif au Liban est d'éloigner le Hezbollah des régions frontalières et de faire cesser ses tirs de roquettes qui ont déplacé quelque 60.000 habitants du nord d'Israël.
Malgré les coups durs infligés au Hezbollah dont plusieurs chefs ont été tués, le mouvement a affirmé avoir touché avec "un missile" un char israélien dans le sud du Liban et tiré de nouvelles roquettes contre le nord d'Israël.
Il a affirmé avoir visé des bases militaires dans et autour de la ville de Haïfa.
L'armée a fait état de 65 projectiles tirés dans la journée depuis le Liban et d'une dizaine d'autres en soirée sur Haïfa, où une synagogue a été touchée blessant deux civils. Plusieurs projectiles ont été interceptés.
- Halevi dans le sud du Liban -
Outre les frappes aériennes, l'armée israélienne mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, où s'est rendu mardi le chef d'état-major israélien Herzi Halevi, a indiqué l'armée samedi.
Le Hezbollah "continuera à tirer, et nous continuerons à nous battre, à avancer en profondeur (...) et à le frapper très durement. Nous nous arrêterons lorsque nous saurons que nous ramenons les habitants (du nord d’Israël) en sécurité" chez eux, a déclaré Herzi Halevi dans le village frontalier libanais de Kfar Kila.
Après près de deux mois de guerre, un haut responsable libanais a indiqué vendredi que l'ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté au Premier ministre Najib Mikati et au chef du Parlement Nabih Berri un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.
"M. Berri a demandé un délai de trois jours", a ajouté sous couvert d'anonymat ce responsable sans autres précisions sur ce plan.
Plus de 3.452 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, selon le ministère de la Santé, la majorité depuis le 23 septembre dernier.
- "Assez de guerre!" -
Sur le front sud d'Israël, l'armée continue de bombarder la bande de Gaza dévastée, assiégée et menacée de famine selon l'ONU. Un centre abritant des déplacés, des maisons et un salon de coiffure ont été notamment touchés, d'après la Défense civile.
"Faites-nous sortir (de Gaza), pour l'amour de Dieu. Assez de guerre, assez de souffrances!", a lancé Itimad Al-Zain, une Palestinienne déplacée à Gaza-ville.
L'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive de représailles israélienne à Gaza a fait 43.799 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
A Tel-Aviv, des Israéliens sont de nouveau descendus dans la rue pour exiger du gouvernement de Benjamin Netanyahu un accord permettant la libération des otages à Gaza.
X.Fitzpatrick--NG