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Israël doit se prononcer sur un cessez-le-feu au Liban, raids massifs près de Beyrouth

Israël doit se prononcer sur un cessez-le-feu au Liban, raids massifs près de Beyrouth

Le cabinet de sécurité israélien se réunit mardi pour se prononcer sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah au Liban, au moment où Israël mène des frappes massives sur la banlieue sud de Beyrouth, enveloppée d'une "ceinture de feu" selon un média libanais.

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Les Etats-Unis ont évoqué un accord "proche", tout en appelant à la prudence, sur une trêve entre Israël et le mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran, entrés en guerre ouverte à la fin septembre après des mois d'échanges de tirs en marge de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

Une frappe a également touché un immeuble abritant des déplacés au coeur de Beyrouth, faisant au moins trois morts selon les autorités libanaises.

L'armée israélienne a affirmé avoir visé environ 30 cibles dans le sud du Liban, où elle a mené une incursion terrestre dans "la région du fleuve Litani", la limite géographique au nord de laquelle Israël dit vouloir repousser le Hezbollah.

"Une ceinture de feu enveloppe la banlieue" sud de Beyrouth, a rapporté l'agence officielle Ani.

Un épais nuage de fumée recouvrait ces quartiers, selon les images de l'AFP, et des explosions résonnaient dans la capitale, peu avant une réunion du cabinet de sécurité israélien qui était en cours dans l'après-midi pour discuter d'un accord de cessez-le-feu.

"Il doit y avoir (...) une discussion, une décision. Il pourrait aussi y avoir un vote", a annoncé la vice-ministre des Affaires étrangères, Sharren Haskel, sans entrer dans les détails du texte.

Israël n'a "pas d'excuse" pour refuser un cessez-le-feu, a déclaré mardi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell.

Mais le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a prévenu mardi que son pays agirait "avec force" en cas de violation d'un accord.

- "Pas digne de confiance" -

La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s'est propagée depuis septembre au Liban, après un an d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien.

Des dizaines de milliers de civils ont été déplacés dans les régions frontalières du nord d'Israël et du sud du Liban.

Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Il inclut la mise en place d'un comité international pour surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.

La médiation prend pour base la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.

Néanmoins, le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite, a estimé qu'un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".

Pour Nahum Donita, un habitant de Tel-Aviv âgé de 60 ans, "il est clair que l'on ne peut pas faire confiance au Hezbollah. Mais le gouvernement israélien n'est pas digne de confiance non plus".

Selon le ministère de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier.

Du côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

- Se protéger de la pluie -

L'armée israélienne poursuit également ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, dont 11 dans le bombardement d'un école abritant des déplacés dans le nord.

En ce début d'hiver, des milliers de déplacés tentent avec des moyens dérisoires de se protéger de la pluie.

"On essaie autant qu'on peut d'empêcher l'eau de pluie de s'infiltrer dans les tentes afin que les enfants ne soient pas trempés", raconte Ayman Siam, un père de famille réfugié dans le camp de Yarmouk à Gaza-ville, dans le nord.

L'hiver va être "horrible", a prévenu Louise Wateridge, une responsable des situations d'urgence à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Les habitants de Gaza "n'ont pas les choses les plus basiques depuis 13 mois: ni nourriture, ni eau, ni abri. Avec la pluie et le froid en plus de tout ça...", a-t-elle expliqué à l'AFP.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.207 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

O.Somerville--NG