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Macron et Scholz promettent une Europe "forte et unie" face à Trump
Macron et Scholz promettent une Europe "forte et unie" face à Trump / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Macron et Scholz promettent une Europe "forte et unie" face à Trump

Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont promis mercredi de tout mettre en oeuvre pour une "Europe "unie et forte" face au "défi" que va représenter l'Amérique de Donald Trump.

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"Le président Trump sera, c'est déjà clair, un défi à relever", a estimé le dirigeant allemand en visite à Paris. "L'Europe ne va pas se dérober ni se cacher, mais être un partenaire constructif et sûr de lui", a-t-il ajouté depuis l'Elysée où il était reçu par Emmanuel Macron.

Le président français a appelé les Vingt-Sept, et plus particulièrement le couple franco-allemand, à jouer "tout leur rôle" pour une Europe "unie, forte et souveraine", qui sache défendre ses "intérêts" alors que le nouveau président américain promet de relever massivement les droits de douane à l'encontre de l'UE et menace de réduire son soutien militaire.

Les deux dirigeants se sont retrouvés autour d'un déjeuner pour l'un de leurs derniers grands rendez-vous avant les élections législatives du 23 février en Allemagne, pour lesquelles le chef de l'opposition, le chrétien-démocrate Friedrich Merz, part favori.

La rencontre était organisée le jour du 62ème anniversaire du Traité de l'Elysée, signé en 1963, qui avait scellé la réconciliation des deux pays après la Seconde Guerre mondiale.

- "Redonner de l'élan" -

En coulisses, la diplomatie française fait le pari d'une relation moins laborieuse avec le probable futur chancelier qu'avec Olaf Scholz même si les deux capitales ont continué à travailler de façon étroite ces trois dernières années sur les grands sujets européens.

"Le couple franco-allemand doit vraiment se reconstituer et redonner à l'Europe un élan aux côtés de sa présidente" de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a insisté la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.

Emmanuel Macron espère des investissements européens massifs dans les nouvelles technologies, y compris par une mutualisation de la dette - sujet tabou à Berlin - pour faire face à la concurrence américaine. Il plaide aussi pour une défense et une industrie de défense européennes renforcées.

Les deux dirigeants ont appelé à soutenir l'automobile, l'acier ou la chimie européennes face aux coups de butoir promis par Donald Trump. Un agenda pour le prochain chancelier ?

Le candidat conservateur Friedrich Merz s'est lui-même dit "très proche" du président français mardi, lors du Forum économique de Davos, précisant le rencontrer "régulièrement".

A Paris, les attentes restent toutefois prudentes. "Ca va un peu soulager tout le monde même si Merz n'est pas facile non plus et si tout ne va pas changer de manière radicale avec lui", relève Hélène Miard-Delacroix, spécialiste de l'Allemagne à La Sorbonne.

- "Orthogonal" -

"La façon qu'a Scholz d'être buté, c'est de ne rien dire. Merz, s'il est buté, on va l'entendre. Il est un peu colérique", pointe-t-elle.

De l'avis général, les torts sont partagés dans le rendez-vous manqué entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, deux tempéraments aux antipodes, omniprésent pour l'un, taiseux pour l'autre.

Les désaccords sont nombreux, sur le projet de bouclier antimissile européen, la livraison de missiles longue portée à l'Ukraine ou la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur, réclamée par Berlin contre l'avis de Paris.

Emmanuel Macron, qui se pose volontiers en chef de file de l'UE, suscite aussi beaucoup d'incompréhension outre-Rhin.

"Il a une façon d'être, de se comporter, de faire des coups, de lancer des phrases, de provoquer le destin qui est orthogonale à ce qu'est Scholz", observe Hélène Miard-Delacroix.

"Certaines de ses décisions, dont la dissolution de l'Assemblée, n'ont pas été comprises, comme le fait que la France s'assoie littéralement sur les critères de convergence" de la zone euro, renchérit Hans Stark, conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Institut français de relations internationales (Ifri). Vu d'Allemagne, il passe pour "un président très affaibli et isolé", ajoute-t-il.

O.Somerville--NG