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Choisi par Trump à la Santé, RFK Jr mis en difficulté au Sénat
Choisi par Trump à la Santé, RFK Jr mis en difficulté au Sénat / Photo: ANDREW CABALLERO-REYNOLDS - AFP

Choisi par Trump à la Santé, RFK Jr mis en difficulté au Sénat

Désigné par Trump pour prendre la tête du ministère de la Santé, Robert F. Kennedy Jr. a été attaqué mercredi par les élus démocrates sur ses propos vaccinosceptiques et positions contradictoires sur l'avortement lors d'une audition tendue au Sénat, chargé de le confirmer.

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"Aujourd'hui vous niez sous serment être contre les vaccins, mais lors d'une interview à un podcast en juillet 2023, vous avez dit, je cite: +Aucun vaccin n'est sûr et efficace+", a notamment tonné le sénateur Ron Wyden.

Quelques minutes auparavant, RFK Jr. avait assuré aux membres de la commission des finances du Sénat ne pas être "antivaccin" mais "pour la sécurité", des propos qui ont soulevé les cris de contestation d'une personne dans l'audience, rapidement exfiltrée.

Héritier de la dynastie Kennedy, l'ancien démocrate rallié depuis peu à Donald Trump, a par ailleurs promis qu'il se rangerait derrière l'avis du républicain en matière d'avortement.

"Je suis d'accord avec le président Trump pour dire que chaque avortement est une tragédie", a soutenu cet avocat en droit de l'environnement âgé de 71 ans, qui a par le passé défendu l'idée que les femmes devraient pouvoir avorter toute leur grossesse.

Un revirement destiné à rassurer les républicains, alors qu'une association conservatrice les a appelé à ne pas le soutenir pour cette raison.

"Je n'ai jamais vu une personnalité politique majeure faire volte-face aussi rapidement sur cette question", a fustigé Bernie Sanders, figure de la gauche, sa collègue Maggie Hassan l'accusant elle d'avoir "bradé ses valeurs".

- "Des salades" -

Robert Kennedy Jr. s'est fait pendant des années le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme, notamment par le biais de l'organisation Children's Health Defense qu'il a cofondée.

Ce qui suscite la vive inquiétude de scientifiques et de professionnels de la santé au moment où la circulation du virus de la grippe aviaire aux Etats-Unis ravive les craintes d'une pandémie.

"Il s'est donné pour mission de semer le doute et de décourager les parents de faire vacciner leurs enfants", s'est insurgé le sénateur Ron Wyden, l'accusant d'avoir attisé la défiance à l'égard de vaccination aux îles Samoa juste avant qu'une épidémie de rougeole ne tue 83 personnes en 2019, ce qu'il dément.

"Il nous a raconté des salades et a évité la question", a abondé son collègue Sheldon Whitehouse à propos de la manière dont RFK Jr s'est justifié de ses propos passés.

Les démocrates l'ont également questionné avec insistance sur ses revenus tirés de poursuites légales contre les sociétés pharmaceutiques, y voyant là de potentiels conflits d'intérêt.

Tout en minimisant ses positions passées, Robert F. Kennedy Jr. s'est efforcé de faire la promotion de son programme, insistant sur la nécessité de s'attaquer à la crise des maladies chroniques.

"Les États-Unis sont en plus mauvaise santé que n'importe quel autre pays développé", a-t-il lancé, prêchant une politique de santé fondée sur une alimentation plus saine, sous les applaudissements de ses soutiens.

- Licenciements -

Afin de convaincre les républicains sceptiques, RFK Jr. a toutefois assuré que tout changement se ferait en coordination avec les agriculteurs. Et a annoncé sur le sujet brûlant de l'avortement, une réévaluation de la sûreté de la pilule abortive utilisée dans la majorité des IVG aux Etats-Unis, sur demande de Donald Trump.

Le septuagénaire, qui a accusé les agences sanitaires de corruption, a par ailleurs prôné "une transparence radicale" des autorités. "Je m'engage à ne licencier aucun de ceux qui font du bon travail", a-t-il encore répondu à ceux s'inquiétant d'un large remaniement s'il venait à être confirmé.

S'il était confirmé par le Sénat au poste de ministre de la Santé, le neveu du président assassiné JFK, un temps candidat indépendant à la dernière présidentielle américaine, prendrait la tête d'une agence fédérale employant plus de 80.000 personnes et chargée de la santé des plus de 340 millions d'habitants du pays.

En dehors de ses positions, c'est aussi sa personnalité qui fait débat. Accro à l'héroïne dans sa jeunesse, il a notamment raconté l'an dernier avoir abandonné le cadavre d'un ourson dans Central Park à New York.

A la veille de son audition, sa cousine Caroline Kennedy a enjoint dans une lettre les sénateurs à rejeter la nomination de celui qu'elle qualifie de "prédateur".

"Il aimait montrer comment il mettait les bébés poulets et les souris dans un robot mixeur pour nourrir ses faucons", rapporte-t-elle notamment dans ce texte.

D.Gallaugher--NG