

La mission contre le Hamas "pas terminée", dit le chef de l'armée israélienne
Le nouveau chef d'état-major en Israël, Eyal Zamir, a affirmé mercredi que la mission de vaincre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza n'était pas terminée, à l'heure où la trêve dans le territoire palestinien semble menacée.
"Ce n'est pas une relève comme les autres, c'est un moment historique (...) Le Hamas a subi un coup dur, mais il n'est pas encore vaincu", a affirmé le lieutenant-général Zamir, 59 ans, en marge de sa prise de fonctions.
"La mission n'est pas encore terminée", a ajouté le chef de l'armée qui s'est forgé une réputation d'homme à poigne sur le champ de bataille.
"Une très lourde responsabilité repose sur vos épaules", a dit à ses côtés le Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Nous sommes déterminés à (remporter) la victoire."
Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza après une attaque d'une violence et d'une ampleur sans précédent menée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas infiltrés de Gaza dans le sud d'Israël voisin.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.218 personnes la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.
- "Démilitarisation totale" -
Après 15 mois de guerre qui a détruit une grande partie du territoire palestinien, un accord de trêve conclu via les médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis- est entré en vigueur le 19 janvier.
Mais le maintien du cessez-le-feu semble incertain, Israël et le Hamas s'opposant sur la façon de le prolonger après l'expiration de sa première phase.
Pendant cette phase, le Hamas a remis 33 otages et Israël a libéré quelque 1.800 Palestiniens. Israël a aussi autorisé l'entrée d'une aide humanitaire accrue à Gaza avant de la bloquer dimanche sur fond de désaccord avec le Hamas sur la suite de la trêve.
Israël souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame la "démilitarisation totale" du territoire, le départ du Hamas de Gaza et le retour des otages avant de passer à la deuxième phase.
Refus catégorique du Hamas qui réclame l'application de la deuxième étape censée aboutir à un cessez-le-feu permanent, et insiste pour rester dans la bande de Gaza où il a pris le pouvoir en 2007. Une troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza.
- "Famine, arme de guerre" -
En bloquant l'aide humanitaire à Gaza, Israël "utilise la famine comme arme de guerre", a protesté l'Afrique du Sud, à l'origine d'une plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice.
Berlin, Paris et Londres ont ensemble appelé Israël à laisser entrer l'aide et le Hamas à libérer les otages. "La fourniture de l'aide humanitaire ne saurait être (...) instrumentalisée à des fins politiques."
Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 58 sont encore détenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Mercredi, les obsèques de l'otage Franco-Israélien Ohad Yahalomi dont le corps a été rendu le 27 février par le Hamas ont eu lieu au kibboutz Nir Oz.
"Seize ans de joie et de lumière, et cette lumière est maintenant éteinte", a dit en larmes, sa veuve, Bat-Sheva Yahalomi.
- "Aucune chance" -
Réunis au Caire mardi, les dirigeants arabes ont adopté un plan pour la reconstruction de Gaza qui met de fait à l'écart le Hamas et prévoit un retour de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le mouvement islamiste.
Mais Israël, qui exclut aussi tout rôle futur à Gaza pour l'Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée, l'a rejeté.
Le plan garantit, selon l'Egypte, le maintien des habitants de Gaza sur leur terre, une réponse au projet du président américain Donald Trump qui prévoit leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".
Le sommet arabe a mis en garde contre "toute tentative odieuse de déplacer le peuple palestinien" et appelé à unifier les Palestiniens sous le parapluie de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont le Hamas ne fait pas partie.
Ghassan Khatib, analyste politique palestinien, s'est dit sceptique.
Même si le Hamas a accueilli favorablement le plan arabe, on ignore dans quelle mesure il serait disposé à abandonner le contrôle de Gaza.
K.Cairstiona--NG