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Portugal: après la chute du gouvernement, le président reçoit les partis, avec des élections à l'horizon
Portugal: après la chute du gouvernement, le président reçoit les partis, avec des élections à l'horizon / Photo: PATRICIA DE MELO MOREIRA - AFP

Portugal: après la chute du gouvernement, le président reçoit les partis, avec des élections à l'horizon

Au lendemain de la chute du gouvernement de centre-droit de Luis Montenegro, le président portugais reçoit pour des consultations mercredi les partis représentés au Parlement, avant de convoquer en fin de semaine des élections anticipées, selon le scénario le plus probable.

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Empêtré dans une polémique sur un possible conflit d'intérêts, M. Montenegro, arrivé au pouvoir il y a un an mais sans majorité au Parlement, a été contraint à la démission mardi, après s'être soumis à un vote de confiance rejeté par les députés du Parti socialiste, de Chega et de l'extrême-gauche.

Le chef de l'Etat, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, a désormais entre les mains l'issue de cette crise politique.

Il recevait mercredi les leaders des partis représentés au Parlement qui plaident pour des élections anticipées.

Les élections "doivent se tenir le plus rapidement possible", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une rencontre avec sa famille politique, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit) précisant que "toutes les conditions" étaient "réunies pour qu'elles se tiennent le 11 mai".

"Nous espérons que ce scrutin permettra (...)d'apporter la stabilité, a observé de son côté le secrétaire général du Parti socialiste, Pedro Nuno Santos, tandis que le leader de l'extrême-droite de Chega, André Ventura, a indiqué que le président semblait plutôt opter pour un scrutin le 11 mai.

Le chef de l'Etat poursuivait dans l'après-midi ses entretiens avec les autres partis.

Jeudi, il entendra jeudi le conseil d'Etat, un organe consultatif composé des plus hautes personnalités politiques, à partir de 15H00 GMT, avant de rendre publique sa décision, dès jeudi soir ou vendredi.

Le chef de l'Etat a déjà indiqué la semaine dernière travailler sur "tous les scénarios". Il peut, soit tenter, en négociant avec les partis, de former un nouveau gouvernement, ou dissoudre le Parlement et convoquer des élections législatives.

La tenue d'un scrutin anticipé, sur un tour, pourrait avoir lieu le 11 ou le 18 mai, a déjà annoncé le président, et cela semble être le scénario le plus probable aujourd'hui. Le cas échéant, il s'agirait alors des troisièmes élections législatives au Portugal depuis janvier 2022.

- "Incertitude politique" -

M. Rebelo de Sousa s'est engagé à "agir vite" afin d'éviter que le pays ne plonge dans une situation d'instabilité.

Il avait déjà opté pour la tenue d'élections anticipées après la démission en novembre 2023 du socialiste Antonio Costa, impliqué dans une affaire de trafic d'influence présumé. M. Costa, qui a toujours nié toute irrégularité, était devenu président du Conseil européen en juin 2024.

Au cœur de la polémique qui a entraîné la chute de Luis Montenegro: une entreprise de prestation de services détenue par sa femme et ses enfants ayant des contrats avec plusieurs sociétés privées, parmi lesquelles un groupe dont l'activité est soumise à des concessions accordées par l'État.

Luis Montenegro a déjà annoncé que cette entreprise serait désormais strictement détenue par ses enfants. Mais l'opposition continuait d'insister pour qu'il apporte davantage d'explications notamment dans le cadre d'une commission d'enquête parlementaire demandée par les socialistes.

Le procureur général de la République Amadeu Guerra a indiqué mercredi avoir reçu trois plaintes visant l'entreprise de la famille du Premier ministre.

"D'après les éléments que nous avons recueillis jusqu'à présent, il n'y a aucun fondement pour ouvrir une enquête", a déclaré aux médias M. Guerra précisant que pour l'instant la justice analysait préventivement ces plaintes.

M. Montenegro a déjà indiqué qu'il serait candidat à sa propre succession en cas d'élections anticipées.

Cette crise "accroît l'incertitude politique à un moment où les risques extérieurs ont augmenté de manière significative", a estimé mercredi la société de notation financière DBRS Morningstar, qui prévoit un distribution des sièges au Parlement semblable à l'actuelle, sans majorité absolue.

F.Coineagan --NG