

Venezuela: l'opposition réaffirme la souveraineté du pays sur la région disputée de l'Essequibo
Les dirigeants de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez Urrutia ont exprimé mardi leur engagement envers la "défense" de la souveraineté du Venezuela sur l'Essequibo, une région riche en pétrole que le pays réclame au Guyana voisin.
Le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a fait de l'Essequibo un thème récurrent de ses discours, a accusé à plusieurs reprises l'opposition de vouloir "livrer" la zone au Guyana, petit pays anglophone d'Amérique du Sud.
"L'Essequibo appartient au Venezuela et nous le défendrons. Les droits du Venezuela sur le territoire de l'Essequibo sont incontestables, fondés sur des titres historiques et juridiques solides", déclarent dans un communiqué commun la cheffe de l'opposition et le candidat à l'élection présidentielle de 2024 que l'opposition dit avoir remportée.
"Nous voulons être clairs : nous nous opposons catégoriquement à toute option militaire pour résoudre cette affaire", précisent les deux leaders.
Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a la semaine dernière mis en garde le Venezuela contre toute "attaque" du Guyana.
Le président Maduro avait réagi en traitant le responsable américain "d'imbécile". Le Venezuela "ne tolérera pas les menaces d'un fonctionnaire ou d'un gouvernement étranger (...) nous répondrons avec fermeté et détermination", avait déclaré le ministre de la défense Vladimir Padrino Lopez.
Début mars, le Guyana a dénoncé une incursion dans ses eaux par un navire militaire vénézuélien, ce que le Venezuela a nié.
Le différend concernant l'Essequibo, territoire de 160.000 km² qui couvre les deux tiers de la superficie du Guyana, a été ravivé lorsque ExxonMobil a découvert d'immenses réserves de pétrole en 2015.
Caracas a organisé un référendum sur l'Essequibo en 2023. Le gouvernement Maduro a également approuvé l'année dernière un projet de loi pour déclarer l'Essequibo 24e État du Venezuela et assure vouloir y faire élire un gouverneur lors des élections régionales en mai.
Le parti de M. Maduro a annoncé lundi la candidature à ce poste d'un haut responsable militaire, l'amiral Neil Villamizar, ancien commandant de la marine.
Caracas estime que l'accord de Genève signé en 1966 - avant l'indépendance du Guyana - jette les bases d'un règlement négocié hors de la Cour internationale de justice (CIJ) et soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777.
Le Guyana assure de son côté que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris. Et demande à la CIJ de le ratifier.
Contrairement au pouvoir, l'opposition a demandé de défendre la position vénézuélienne devant la CIJ, jugeant que "ce processus exige une défense juridique et stratégique intégrale, avec la participation des meilleurs experts, sans manipulations politiques ni idéologiques".
W.P.Walsh--NG