Tournoi des six nations: les Anglais prêts à jouer les rabat-joie
Gâcher la fête française: après s'être pris les pieds dans le tapis contre l'Irlande, l'Angleterre entend priver les Bleus, samedi au Stade de France, de leur premier Grand Chelem depuis 2010 et sauver en partie son Tournoi des six nations.
Eddie Jones a un plan. "On a battu la France lors de nos deux derniers matches donc on sait comment les prendre", a promis le sélectionneur du XV de la Rose dès la fin de la rencontre perdue contre l'Irlande (32-15).
"Si vous voulez battre la France, il faut plus et mieux jouer au pied qu'eux, c'est la première chose. Ensuite, il faut se battre plus qu'eux, notamment autour des rucks. Enfin, il faut empêcher Dupont de s'exprimer", a encore détaillé le technicien australien.
Les Anglais restent en effet sur deux succès devant les hommes de Fabien Galthié: 22-19 après prolongation lors de la Coupe d'automne des nations 2020 et 23-20 quelques mois plus tard dans le Tournoi. Leur seule défaite (24-17), en revanche, est intervenue au stade de France, dans le Tournoi des six nations 2020, pour le premier match de Galthié en tant que sélectionneur.
Du côté du XV de France, on attend ce choc au sommet avec délectation. "Jouer le Grand Chelem contre l'Angleterre, c'était évidemment ce qu'on voulait. Maintenant, on va savourer un peu d'être encore en lice pour ce Grand Chelem. On aura forcément moins à calculer que les deux saisons précédentes. C'est le scénario idéal, celui qu'on avait coché", a d'ailleurs assuré l'ouvreur Romain Ntamack.
Car les Bleus courent après un Grand Chelem depuis douze ans. Avec quatre succès de rang, ils ne sont plus qu'à 80 minutes du Graal.
- Répétition avant le Mondial -
"La France est une des équipes les plus en forme du moment, ça va être un match compliqué. Le résultat du dernier match ne change rien pour nous, on vient à Paris pour gagner et j'espère que tout le monde nous croit. On allait toujours être prêts pour cette rencontre et là, on est encore plus prêts", a promis le pilier gauche anglais Ellis Genge.
Preuve de l'importance de cette "finale qui n'en est pas une", le XV de la Rose chamboule ses plans et débarque en France dès mardi, pour s'installer du côté de Roland-Garros.
"Nous avons toujours considéré ce match comme (...) une répétition générale avant la Coupe du monde", a admis Eddie Jones.
Les Bleus sont prévenus: il faut toujours se méfier des Anglais, même touchés dans leur orgueil.
Samedi, à Twickenham, face à l'Irlande, les coéquipiers du jeune ouvreur talentueux Marcus Smith (23 ans), auteur de 15 points à lui seul (5 pénalités), ont été héroïques d'abnégation dans un match où rien n'a tourné en leur faveur en début de rencontre.
- L'Irlande soutient... les Anglais -
Dans les vingt premières minutes, ils ont en effet perdu deux joueurs, le deuxième ligne Charlie Ewels pour un carton rouge au bout de 82 secondes et le troisième ligne Tom Curry sur blessure (15e), puis encaissé un essai de James Lowe (6e).
Mais comme des morts de faim, les Anglais, en pleine mutation, ont résisté, s'accrochant aux mollets irlandais jusqu'à la 70e minute avant de logiquement céder. Non sans avoir démontré qu'il fallait compter avec eux jusqu'au bout.
Avec l'infatigable deuxième ligne Maro Itoje, la vista et le jeu au pied de Smith, la puissance d'Ellis "Baby Rhino" Genge ou les appuis du demi de mêlée Harry Randall, les Anglais et leur mêlée fermée dominatrice ont des arguments à faire valoir.
Le pire? Même l'Irlande, seule équipe à pouvoir doubler les Français en cas de victoire devant l'Écosse, sera supportrice de l'Angleterre.
"Est-ce que l'Angleterre peut gagner en France? On l'espère!", a même soufflé le sélectionneur du XV du Trèfle Andy Farrell, lui-même anglais.
A.Kenneally--NG