Tennis de table: Félix, Alexis et Simon, les bronzés font du "ping"!
Un pour tous, tous pour le bronze! Les Trois Mousquetaires Félix Lebrun, son frère Alexis et Simon Gauzy s'en sont parés au bout du suspense, aux dépens des Japonais (3-2), vendredi à Paris, réalisant leur rêve de médaille olympique au tournoi par équipes.
Ils ont 17, 20 et 29 ans, ils représentent la digne relève, pétrie de talent, pleine de panache, du tennis de table tricolore qui aura dû attendre 24 ans pour trouver des successeurs à Jean-Philippe Gatien et Patrick Chila, eux aussi montés sur la troisième marche du podium à Sydney en double messieurs.
"C'est le bonheur absolue qui domine. La portée historique, on s'en rendra compte bientôt", a réagi Gauzy les yeux brillants.
Cette performance remarquable vient clore en beauté une quinzaine à la hauteur des attentes, qui a d'abord vu Félix Lebrun décrocher le bronze pour lui tout seul dimanche dernier. Un exploit, peut-être plus immense encore, 32 après l'argent en simple ramené de Barcelone-1992 par Jean-Philippe Gatien.
Dans le sillage de cet accomplissement, les Bleus caressaient l'espoir d'en faire autant en équipe, d'autant que la veille ils n'avaient absolument pas démérité en demie face aux immenses favoris chinois.
Certes battus en trois matches, Félix et Alexis étaient parvenus à prendre un set à Fan Zhendong, nouveau champion olympique, et Wang Chuqin, actuel N.1 mondial.
- Scénario foufou, public zinzin -
Il s'agissait donc pour les Français de se remobiliser pour ne pas manquer la belle occasion de s'offrir une médaille de bronze, face à des Japonais battus in extremis la veille par les Suédois (3-2).
Remontés comme des coucous, Alexis Lebrun et Simon Gauzy ont ouvert la voie en se montrant intraitables face à la paire Hiroto Shinozuka/Shunsuke Togami, pourtant une des meilleures du circuit au regard de sa 5e place mondiale (11-5, 11-7, 5-11, 11-6).
De quoi mettre Félix dans d'excellentes conditions pour le premier simple, qui s'annonçait costaud face à la jeune star Tomokazu Harimoto, qui porte lui à 21 ans les espoirs du "ping" nippon. Et il l'a été, avec des échanges parfois de très haute volée, durant lesquels les deux joueurs se sont rendu coup pour coup, sans jamais lâcher.
Alors autant faire un saut directement dans le 5e set, car le scénario fut foufou et a rendu zinzin le public de l'Arena Paris Sud. Harimoto (9e), lâchant d'énormes coups gagnants ponctués de cris toujours plus rageurs, a été devant tout du long menant 7-4 puis 10-7.
Mais "Féfé" (5e) ne s'est pas démonté, annihilant les trois balles de match contre lui comme d'un revers de la main, son coup droit se chargeant de porter le coup de grâce (11-13, 11-4, 9-11, 11-6, 12-10).
- Féfé comme Teddy -
Abattus les Japonais à 2-0? Pas vraiment: Alexis (16e) s'est incliné (11-8, 11-9, 9-11, 11-9) face à Shunsuke Togami (15e) et comme Simon Gauzy (31e), malgré une très belle résistance, a subi la loi de Tomokazu Harimoto (11-8, 8-11, 11-8, 14-12), il revenait à Félix de finir lui même le travail dans l'ultime duel.
Alors, comme Teddy Riner l'avait été en judo par équipes, c'est lui, l'ado, qui a su faire en sorte que les Japonais n'aillent pas au bout de leur "modotte kuru" (remontée).
Mais rien ne lui a été donné face à Hiroto Shinozuka, qui a retardé l'échéance, effaçant quatre balles de match aux 3e et 4e manches.
"Le match était fou, c'était incroyable. Je suis juste content d'être allé chercher cette médaille avec l'équipe", a dit "Féfé" qui ne s'est pas laissé envahir par le doute (11-7, 11-7, 12-14, 13-11).
Mais par les émotions, en revanche, si. Elles ont été folles, pleines de larmes, de sauts de cabris, d'escalades en tribunes pour les embrassades, les décibels à faire siffler les tympans. Inoubliable.
N.Handrahan--NG